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GAID SALAH ET SAID BOUTEFLIKA : équilibre instable

La ligne de front se précise chaque jour un peu plus.  Le face à face Said Bouteflika et Ahmed Gaïd Salah se dessine dans le silence et la méfiance. Pour l’instant, la guerre des tranchées est menée par oligarques interposés. L’objectif ? Le contrôle de la rente. D’un côté le groupe composé de Haddad, Kouninef, Tahkout, Mazouz…proche du frère du chef de l’Etat ; de l’autre, moins médiatique mais tout aussi tentaculaire, celui de Tliba. Ce dernier prenant des libertés avec les orientations du FLN dont il annonce par anticipation les décisions est sèchement rappelé à l’ordre par Ould Abbas. Cela n’empêche pas le massif député de Annaba de revenir à la charge en briguant le poste de chef du groupe parlementaire de l’ex-parti unique, poste qui depuis est occupé par Mouad Bouchareb.

On se souvient de la nomination d’Abdelmadjid Tebboune, survenue après le compromis trouvé entre Bouteflika et Gaïd Salah et du sort qui lui a été réservé au cimetière d’El Alia après le changement de pied de Bouteflika « sensibilisé » par son jeune frère.

La guerre, sous-terraine, n’en est pas moins réelle.

Chacun avance ses pions et gare à celui qui dégainera le premier.

Cette guerre larvée connaît des répits ou des compromis comme la sanction de Hamel apparue aux deux clans comme une menace commune.

Autre perspective consensuelle : la révision de la constitution. Annoncée à l’assemblée nationale par le ministre de la justice comme une opération devant permettre l’arbitrage citoyen puisque que la saisine du conseil constitutionnel est prévue, l’information est passée inaperçue. Pourtant cette révision visait autre chose de bien plus essentiel pour le régime : la création du poste de vice-président qui serait confiée à…Ahmed Gaid Salah. Le but ? Permettre au vice ministre de la défense de continuer jusqu’à son terme le cinquième mandat de Bouteflika sans prendre le risque d’une nouvelle élection qui réveillerait les appétits de clans tapis dans l’ombre «  balle au canon ».

 La succession de Bouteflika échoira-t-elle inéluctablement à Gaid Salah ?

Rien n’est moins sur. Chakib Khellil ou même Tayeb Louh, dont la vigoureuse  gestion du dossier cocaïne et l’éviction de Hamel ont été appréciése, sont « en réserve de la république ». Il s’agit de passer l’écueil de 2019 sans trop de tensions dans l’institution militaire. Après il suffira d’un petit décret.

Akli Rahmoune.

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