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Ryma : La Victime Rebutée Au Commissariat

Qui voudrait d’un espace public exclusivement masculin ? Toute femme qui se résoudrait à se l’approprier serait-elle exposée, dans l’indifférence, voire l’impunité, par le fait d’une misogynie obscurantiste ?

Récemment, durant ce mois de Ramadhan, la jeune Ryma est agressée alors qu’elle pratique son footing hebdomadaire, une heure avant la rupture du jeûne.

Sorti de nulle part, un jeune homme s’est précipité vers elle et lui a asséné plusieurs coups, avant de lui lancer, l’œil méchant : « Ta place est à la cuisine ! ».

Aussitôt Ryma s’est dirigée vers commissariat de police le plus proche pour déposer une plainte contre son agresseur. Après avoir relaté les violences subies et décrit son agresseur, quelle n’a pas été sa surprise de s’entendre dire par le policier chargé de recueillir sa plainte : « Qu’est-ce qui t’a pris de vouloir faire du footing à cette heure-ci ? ». Ryma quitte alors le commissariat vivement  heurtée par à la désinvolture du policier, elle qui pensait y trouver compassion et assistance.

Mue par un profond sentiment d’injustice, elle poste sur Internet une vidéo dans laquelle elle raconte sa bouleversante mésaventure.

Nous sommes face à un cas d’agression parmi bon nombre d’autres survenant dans le silence de l’anonymat. Ce constat nous invite à nous interroger si la femme algérienne est réellement en sécurité dans les espaces publics !

Il est assez fréquent que des femmes subissent des violences, autant verbales que physiques, dans des lieux publics ou des endroits plus restreints. Néanmoins, que beaucoup d’actes de violences à l’égard des femmes  soient signalés dans des espaces publics nous poussent à nous demander si ces violences ne sont pas en train de se banaliser au sein de notre société.

L’excès de misogynie et de sexisme, rongeant une certaine catégorie d’hommes, est tel qu’ils voudraient réduire cet espace public à un domaine exclusivement masculin, ressentant sans doute la présence des femmes comme une intrusion à laquelle il faudrait opposer la violence.

Selon le témoignage de certaines femmes, le manque de coopération et de considération de certains agents des forces de l’ordre, lors de dépôt de plainte pour agression, est une réalité. D’autres confessent que plus d’une fois les femmes sont culpabilisées alors qu’elles sont les victimes, et les  auteurs de l’agression disculpés. Cet état de fait suscite des interrogations quant à la nature de la formation de ces agents à apprendre à gérer des situations similaires.

En dépit de tout cela, ces situations de violences faites aux femmes ne suffisent pas à les intimider ni à les confiner dans leurs demeures, bien au contraire elles continuent d’investir l’espace public et à opposer résistance aux misogynes et sexistes de tout poil, qui s’acharnent à chasser les femmes sans réellement y parvenir.

Lydia Hassam

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