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Armée et politique : Gaïd Salah respectera-il son engagement en 2019 ?  

Le chef d’Etat-major et vice-ministre de la Défense nationale, Gaïd Salah, n’a pas tardé à répondre au président du MSP, Abderrezak Makri, concernant sa proposition d’une transition contrôlée par l’Armée. En effet, moins d’une semaine après le lancement de l’initiative du MSP, le premier responsable de l’ANP réagit et rejette cette idée.

« C’est étrange et illogique qu’à l’approche de chaque élection, certaines personnes et parties qui, au lieu d’œuvrer pour gagner la confiance du peuple algérien en s’occupant de leurs préoccupations, s’éloignent du bon sens politique », explique-t-il.

Sur sa lancée, Gaïd Salah estime que l’institution militaire « ne se laisse pas entraîner dans des luttes partisanes et politiques ». «Sur ce registre, j’ai déjà eu à m’exprimer et à préciser, avec grande insistance et à plusieurs occasions, que l’Armée nationale et populaire est une armée qui agit dans le cadre de ses prérogatives constitutionnelles et qui ne peut en aucun être entraînée dans des luttes partisanes et politiques et s’impliquer dans des conflits stériles ».

Il réitère, dans la foulée sa fidélité au président Abdelaziz Bouteflika. « Il y a des gens qui se permettent de se présenter en tutelle de l’ANP et comme son porte-parole parlant en son nom, oubliant ou faisant mine d’oublier que l’ANP est une armée du peuple algérien et une armée algérienne avec tout ce que ce bon qualité renferme comme sens historique profond et hautes et nobles valeurs (…) », lance-t-il.

Et de préciser : « Tout le monde doit savoir qu’il n’y a aucune tutelle sur l’ANP digne héritière de l’ALN. Elle reçoit ses directives du moudjahid son Excellence le président de la République, le chef des forces armées et ministre de la Défense nationale ». Gaïd Salah assumera-t-il cet engagement à l’occasion de la présidentielle de 2019 ? Est-il décidé enfin à respecter le principe de neutralité lors de la prochaine joute ?

Wait and see. En tout cas, le chef d’Etat-major de l’APN n’a pas hésité, ces derniers mois, à chevaucher le terrain politique. Et cela depuis son fameux déplacement à l’hôpital parisien de Val-De-Grâce pour s’afficher à côté du chef de l’Etat terrassé par un AVC. Selon les observateurs de la scène nationale, Gaïd Salah a même pesé de tout son poids pour faire passer l’idée, invraisemblable à l’époque (2013), du quatrième mandat.

Il est aussi le seul chef de l’ANP qui a adressé des messages de félicitation aux responsables des deux partis au pouvoir, en l’occurrence Amar Saadani, ancien secrétaire général du FLN, et Ahmed Ouyahia, patron du RND à l’occasion de la tenue de leurs derniers congrès. Il s’agissait pourtant d’échéances internes à ces deux partis qui ne concernent que leurs militants respectifs. Pis encore, il n’a pas cessé aussi d’adresser des mises en gardes à l’opposition qui appelait à la mobilisation pour un changement du système.

Finira-t-il pas s’en tenir à seulement son rôle de chef des armées? C’est ce que souhaite l’opposition. « Nous soutenons le chef d’Etat-major et nous souhaitons que son engagement signera une rupture définitive avec les pratique qui ont prévalu par le passé, où l’intervention de l’armée dans la politique est connue de tous. Elle-même avoué par d’ancien responsable de l’ANP et confirmée par les partis proche du pouvoir », déclare le président du MSP, Abderrazak Makri qui a réagi aux propos de Gaïd Salah en en marge de la cérémonie commémorative du 15ème anniversaire de la disparition de Mahfoud Nahnah, tenue jeudi dernier.

Massinissa Ikhlef 

 

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