La wilaya de Boumerdès recèle d’importantes potentialités touristiques mal exploitées. Elle dispose d’un littoral de plus de 95 km qui aurait attiré plus d’estivants, créé une richesse inépuisable et qui peut, à l’avenir, sortir la région de sa dépendance de la rente pétrolière distribuée par l’Etat central.
De telles potentialités, sous d’autres cieux, auraient fais un paradis sur terre. La quasi-totalité des plages autorisées à la baignade, au nombre de 47, ne sont pas dotées de moyens nécessaires pour offrir de bonnes conditions d’accueil au profit des vacanciers. Malgré les efforts et les préparatifs pour assurer une bonne saison estivale, cela n’a pas réussi à «redresser la barre» et n’a pas été suivi par la réalisation des structures d’accompagnement.
Un simple exemple mais édifiant est celui inhérent à l’absence de vespasiennes dans la majorité des plages. Ces cabanons urinoirs ne coûtent pas très chers et sont, dans certains cas, mobiles. Par conséquent, l’unique endroit pour l’estivant de se soulager est d’aller chercher un restaurant ou une cafétéria.
Une autre contrainte et de taille peut surgir. Il existe des plages qui ne sont toujours pas dotées de restaurants ou de cafétérias à l’image des belles plages de Figuier, Sahel, Afir ou Les Salines. Ici, on retrouve des baraques de fortunes transformées en restaurants, fast-food ou coffee shop qui n’offrent aucun confort aux estivants voire qui peuvent les exposer aux risques d’intoxication alimentaires et autres maladies.
Les restaurants classés sont rares sur la côte. On ne les retrouve d’ailleurs qu’au front de mer de la ville de Boumerdès avec des prestations hors de la portée des bourses du citoyen. Ils sont, en général, fréquentés par des nantis, notamment durant les week-ends.
Outre cela, la wilaya de Boumerdès accuse un énorme déficit en matière d’accueil et de lits dont les besoins peuvent atteindre les 4000 places. Le manque d’hôtels et de complexes touristiques en est la cause principale.
Au chef-lieu de wilaya, on dénombre près de cinq hôtels classés alors que le reste est constitué de dortoirs. La raison est que les investissements dans ce secteur sont faibles et les lenteurs administratives et bureaucratiques freinent le développement dudit secteur.
Certains investisseurs ont mis la clef sous le paillasson comme l’hôtel Soummam, l’un des plus anciens de la ville. D’autres investisseurs attendent l’aval de Calpiref pour lancer leurs projets présentés depuis plusieurs années. Les sites de chalets implantés au lendemain du séisme de 2003, entravent, par ailleurs, la concrétisation des projets touristiques car beaucoup d’entre eux occupent des centaines d’hectares de terrains délimités comme étant Zone d’Extension Touristiques (ZET). La saison estivale est une aubaine pour quelques jeunes qui tentent de louer qui, des tentes, qui, des chaises. La mafia du foncier essaye de récupérer, tant bien que mal, des terrains à leurs profits pour s’enrichir. Si seulement, ils investissaient pour multiplier les infrastructures touristiques, casser les prix par la concurrence et par la même améliorer les conditions des vacanciers.
Zitouni Youcef