Triste nouvelle pour la culture algérienne : Amar Maârouf n’est plus. Le comédien a tiré sa révérence ce dimanche 1er juillet, après avoir passé deux semaines à l’hôpital Mustapha-Bacha à Alger.
Il y a quelques jours, une chaîne de télévision privée lui avait rendu visite et avait recueilli le témoignage de sa sœur qui s’était plainte du peu d’intérêt des autorités de tutelle pour son cas. « Cette situation sociale est difficile. Il n’a même pas de maison. Il est locataire autant que ses enfants. Personne ne s’est intéressé à son cas après sa première hospitalisation. Il a consacré toute sa vie à l’art pour se retrouver dans cette situation », dira-t-elle. Amar Maârouf, s’était également interrogé sur ses droits d’artiste, lui qui a consacré toute sa vie à la création et à l’art. «J’active au théâtre national depuis les années 1960 et dans les associations et je m’interroge où sont mes droits », s’est-il demandé.
Le ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, lui avait rendu visite, le mercredi 27 juin pour « lui réitérer le soutien du secteur de la culture », selon un communiqué du ministère de la Culture.
Né à Alger en 1942, Amar Maârouf a débuté sa carrière dans le 4e art, en jouant aux côtés du grand Rouiched, dans la pièce « El Bouaboune » (Les Concierges) en 1964, il fait ensuite une apparition dans le long métrage de Gillo Pontecorvo « La Bataille d’Alger », en 1966. L’artiste est également sollicité par plusieurs réalisateurs qui lui confient des rôles dans leurs productions cinématographiques, c’est le cas notamment de Benammar Bakhti qui le distribue dans « Le retour », aux côtés de Sid Ali Kouiret, en 1975.
A la télévision, on le verra dans les téléfilms « El Bouaboune » adapté de la pièce de théâtre par Hadj Rahim et dans « Les couleurs de la gloire » de Omar Chouchane ainsi que dans plusieurs feuilletons dont « El Massir » (le destin) de Djamel Fezzaz, en 1991, « Qouloub fi sira’a » (Cœurs en conflit), « Djorh el hayat » (La blessure de la vie ») et « Imtihane saab » (Examen difficile)…
Au théâtre, Amar Mâarouf campe divers personnages dans « El Ghoula » et « Monnaie d’or » d’Abdelkader Alloula. Il prend également part à plusieurs ateliers de formation partageant avec beaucoup de générosité son expérience et son savoir-faire avec de jeunes comédiens, en quête de modèles et de mentors.
Bien qu’il ait côtoyé au cours de sa très longue carrière plusieurs grands noms du théâtre algérien tels que Mustapha Kateb, Nadia Talbi, Mohamed Adar, Slimane Benaissa, TayebAbou El Hassan, Hassan El Hassani et d’autres encore, Amar Maârouf est toujours resté ce comédien modeste et simple que l’on a connu à ses débuts.
Membre de l’Association Lumières d’Alger qui œuvre à la sauvegarde de la mémoire du cinéma algérien, c’est cette dernière qui a annoncé son décès.
Amar Maârouf a été inhumé ce dimanche 1er juillet après la prière d’El Asr, au cimetière de Rouiba, à l’est d’Alger.
Kahina A.