Il y a seulement quelques jours, l’Algérie plaidait, devant le comité des droits de l’homme de l’ONU, « son respect de la liberté de réunion et d’Association ». Mais le naturel revient toujours au galop…Les autorités vient de signer une nouvelle interdiction de réunion sur le territoire national.
Cette fois-ci c’est à Oran que des policiers ont été chargés d’empêcher la tenue de la septième édition de la rencontre nationale de la plateforme migration Algérie. Devant se tenir sur deux jours, samedi et dimanche derniers, le rendez-vous a dû être annulé « faute d’autorisation ».
Selon un communiqué de la ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) les représentants de plusieurs organisations de la société civile ont été surpris par la présence nombreuse des policiers qui les ont empêchés de se réunir même à l’intérieur du siège d’une Association.
«Prévue initialement dans un hôtel, la réunion a été empêchée sous prétexte de l’absence d’une autorisation préalable pour une rencontre ‘’publique’’, conformément à la ‘’réglementation en vigueur dit-on’’ », dénonce la LADDH. Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, l’organisation explique que face à cette première interdiction les organisateurs ont transféré leur rencontre au siège d’une association membre, dans la mesure où il s’agissait d’une rencontre interne, limitée à vingt (20) personnes, et l’espoir de maintenir cet échange entre associations.
« Les organisateurs ont été surpris de se voir poursuivi jusqu’au lieu de la rencontre, par des éléments des services de sécurité, qui ont sommé l’association hôte d’annuler la rencontre, sous peine ‘’de retombées administratives grave’’, qui a donc évacué les quinzaines de personnes qu’elle a invitée à son siège », précise l’organisation.
Les intimidations, ajoute la LADDH, ne se sont pas arrêtées là. « A un hôtel où le groupe devait déjeuner, il a été donné comme instruction téléphonique « de ne pas s’attabler en un seul groupe, et de se séparer avec un maximum de trois (03) personnes par table ». La filature des présents ne s’est arrêtée qu’après le départ ces derniers de la Wilaya d’Oran », précise l’organisation.
Devant cette situation, la LADDH dénonce avec énergie cette interdiction injustifiée, alors que les précédentes rencontres de cette plateforme se sont normalement déroulées à Alger. La Plateforme Migration Algérie, explique la LADDH, a pour objectif, et depuis sa création, de rassembler des associations et chercheurs en Algérie, qui tentent d’aider à l’amélioration la situation socio-sanitaire et faciliter l’accès aux droits des personnes migrantes en Algérie.
«Les acteurs associatifs présents et professionnels, membres actifs de la société civile algérienne, s’indignent devant de telles pratiques arbitraires, portant atteinte à la démocratie, et aux libertés individuelles et collectives », souligne la même source.
Dans la foulée, l’organisation alerte l’opinion publique nationale, sur les pressions que subissent les acteurs de la société civile en Algérie, engagés dans la protection et la promotion collaboratives des droits des personnes migrantes en Algérie.
Massinissa Ikhlef