Près d’une vingtaine de militants du mouvement Mouwatana, engagé contre le 5ème mandat du président Bouteflika ont été interpellés, aujourd’hui à Alger. Voulant organiser un sit-in contre ce qu’ils appellent « un coup d’Etat rampant », les animateurs de cette instance ont été empêchés de tenir leur action et conduits de force au commissariat.
Aussitôt arrivés, les manifestants ont vite été rattrapé par des policiers en civile et en uniforme présents en masse sur les lieux. Ainsi plusieurs participants ont été interpellés. « Parmi les personnes interpellées, selon la même source, il y a eu les présidents de partis, en l’occurrence Zoubida Assoul et Soufiane Djilali ainsi que les militants, en l’occurrence Smaïl Saïdani, Abdelghani Badi, Salah Debouz, Mehdi Djabri, Habib Brahmia, Noureddine Oukrif, Amine Arib, Meriem Saidani, Lakhdar Amokrane, Fawzi Beggah, Anis Hamidi, Mourad Nahi et Hocine Ziane », explique Mouwatana dans un communiqué rendu public.
« Joignant le geste à la parole, Mouwatana a organisé ce matin, à la place des martyres à Alger, un sit-in pour dénoncer les préparatifs de l’humiliant 5ème mandat et réclamer l’instauration d’un véritable Etat de droit. Malgré l’extrême discrétion dans l’organisation de cette sortie, les éléments de la police, en tenue civile, ont très rapidement inondé la place des martyres et empêché le déroulement de la manifestation », explique-t-on dans ce communiqué.
« Très rapidement, l’ensemble des dirigeants de Mouwatana ainsi que plusieurs cadres de Jil Jadid ont été arrêtés et dirigés vers les locaux de la police. Il y eu quelques échauffourées à cause des réquisitions des téléphones portables par la police qui ont réussi à supprimer un grand nombre d’images et de vidéos », ajoute la même source, précisant que ces personnes interpellées ont été libérées, en fin de matinée, après audition au niveau du commissariat de police.
Le mouvement, lit-on dans le même communiqué, s’élève contre cette répression des libertés qui, théoriquement, sont inscrites dans la Constitution. « Cette interdiction est le fait d’une instruction du wali d’Alger qui ne se réfère à aucune loi publique et de ce fait est illégale », dénonce-t-on.
Massinissa Ikhlef