Le cadre de vie des habitants de plusieurs localités de la wilaya de Boumerdès se dégrade d’un jour à l’autre. Le constat est amer. Il ne fait plus bon vivre dans de telles conditions.
Le constat est visible dans toutes les villes, particulièrement à grande densité démographique comme Khemis El Khechna, Ouled Moussa, Boudouaou ou Bordj Ménaiel. L’aménagement urbain fait grandement défaut alors que la collecte d’ordures n’est pas assurée régulièrement. Les projets d’amélioration urbaine inscrits par les services de la direction d’urbanisme (DUC) sont soit à l’arrêt ou enregistrent des retards.
Le projet qui devait être réalisé à Bordj Ménaeil n’est toujours pas achevé en dépit d’une multitude d’actions de protestations des citoyens. « Le seul chemin revêtue est celui qui mène à l’hôpital Ouamrane. Les travaux ont été entamés durant la nuit et à la veille d’une visite du wali dans la région », nous dira Ahmed, un habitant du centre ville.
Les autres chemins et ruelles de la ville sont toujours dans un état lamentable à l’exemple du quartier Tahrir qui n’est toujours pas bitumé depuis plusieurs années. Les aires de stationnement sont inexistantes dans la plupart des quartiers et cités de la ville alors que des égouts à ciels ouvert s’y répandent dans plusieurs coins. A cela s’ajoute les fuites d’eau potable en raison de la vétusté de réseau AEP.
Entamé à la va-vite et dans la précipitation, des travaux de revêtements de route et d’aménagement urbain sont défoncés notamment dans le méga quartier de Benmerzouga à Boudouaou. Les marchés informels sont aussi une autre source de dégradation du cadre de vie des citoyens.
A Khemis El Khechna et en pleine cité d’habitation, un marché informel est bâti disputant l’espace aux habitations.
Aux Issers, le marché informel des 48 logements est devenu une source de stress urbain et d’anarchie qui prouve, une fois encore, l’incapacité des autorités locales et des élus à combattre ce fléau qui a refait surface ces dernières années.
La multiplication des marchés informels dont le nombre ne cesse que d’augmenter se fait sentir au moment où toutes les mesures prises par l’Etat d’endiguer le phénomène n’ont pas atteint l’objectif escompté. Des millions de DA ont été dépensés pour la réalisation de marchés couverts sans résultats. Sur la trentaine de marchées couverts réalisés, seuls deux sont ouverts alors que le reste est fermé et délaissé.
Dans certaines localités, ces lieux de négoce ont été saccagés et transférés en lieux de débauche ou de vente d’alcool. Pourquoi alors dépenser 86 milliards DA pour réaliser des marchés couverts qui ne vont pas ouvrir ?
Les habitants de la région se plaignent, par ailleurs, de la multiplication des décharges sauvages et d’atteinte à l’environnement.
En dépit de la réalisation d’un nouveau Centre d’enfouissement technique (CET) à Zemmouri après celui de Corso, la problématique des ordures n’est toujours pas résolue dans cette wilaya. Les ordures ménagères et autres sont jetées à mêmes les accotements des axes routiers de la région comme sur la RN 68, RN 24 et RN 29. La collecte d’ordures ménagères n’est pas assurée régulièrement dans nombreuses communes en raison du manque de moyens humains et matériels, alors que dans des villages, les ordures ne sont pas ramassées. Même les décharges contrôlées constituent une source de nuisance tous azimuts aux habitants à l’exemple de celle des Issers. Les quartiers baignent dans d’innombrables immondices sans qu’aucun ne daigne nettoyer un tant soit peu l’espace. Les associations environnementales se font rares et celles qui y existent ne peuvent rien faire devant l’absence de moyens notamment financiers. Mais, la conscience commence jaillir ici et là pour donner lieux à une myriade d’actions de volontariat de citoyens dans les villages, les quartiers et cités.