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Choléra : psychose et ruée vers l’eau minérale

41 cas de choléra confirmés à Alger, Blida, Bouira et Tipaza.

La confirmation des cas de choléra dans quatre wilayas du pays a provoqué un climat de peur et de psychose chez les habitants. Depuis l’annonce officielle de l’apparition de cette maladie qu’on croyait disparue en Algérie, les citoyens des localités concernées, en l’occurrence Alger, Blida, Bouira et Tipaza, ont pris d’assaut les commerces et les épiceries à la recherche des fardeaux d’eau minérale.

Les mises en garde du ministère de la santé contre la consommation de l’eau de robinet n’a fait qu’aggraver l’inquiétude des habitants. Pas seulement dans les wilayas touchés par cette maladie contagieuse. D’autres localités sont aussi gagnées par la peur, en l’absence d’une communication efficace sur le sujet.

 En effet, les stocks d’eau minérale ont vite été épuisés, notamment dans la capitale Alger. Et les commerçants avouent même leur impuissance à satisfaire la demande, surtout que l’approvisionnement ne s’est pas fait durant les jours de l’Aïd et le week-end. Les conseils donnés par le ministère de la santé concernant le lavage avec de l’eau mélangé à la javel des fruits n’ont pas tranquillisé les citoyens.

Cette situation a favorisé également la propagation des rumeurs en tout genre, notamment sur la qualité de l’eau de robinet et la capacité des centres hospitaliers à accueillir et prendre en charge les malades. Les rumeurs vont jusqu’à évoquer des risques de contamination en raison de la consommation de certains fruits, notamment la pastèque et le melon qui serait irrigués pas des eaux usées.

Un cas de décès et des interrogations

Alors que les autorités n’ont évoqué aucun cas de décès dû à cette maladie, à Boufarique (Blida) qui est la région où a été enregistré le plus grand nombre de cas de maladie (environ 34 cas confirmés sur 100 suspects) on parle même de décès d’un père de famille qui n’a pas été pris en charge convenablement à l’hôpital.

Selon les voisins, la victime est morte trois jours après son admission à l’hôpital et des membres de sa famille seraient contaminés. En plus de Blida, le ministère de la santé a annoncé 14 cas de choléra à Alger, dont 5 confirmés ont été enregistrés. « À Tipaza, 18 cas ont été enregistrés dont 11 confirmés. À Bouira, six cas dont trois confirmés ont été recensés », souligne le ministère.

Selon des sources proches du dossier, les services du ministère de la Santé et l’Institut Pasteur d’Algérie connaissaient les résultats d’analyses d’au moins une partie des malades atteints de choléra au moins depuis lundi dernier. Selon les mêmes sources, l’hôpital d’El Katar à Alger où étaient hospitalisées dès la semaine dernière une quinzaine de personnes qui présentaient des symptômes de forte suspicion de choléra avait transmis des demandes d’analyses afin de confirmer la maladie. Mais les résultats n’ont pas été communiqués à temps aux équipes médicales.

En tout cas, les explications du directeur de l’institut pasteur concernant le « courage des autorités d’annoncer cette maladie qui existe encore au Yémen, au Tchad et au Niger », ont suscité polémique et réprobation des populations sur les réseaux sociaux.

Alger : « l’eau de robinet est potable »

Face à la montée de l’inquiétude sur la qualité de l’eau de robinet, le directeur de la Santé de la wilaya d’Alger, Mohamed Miraoui a indiqué, ce vendredi, que « l’eau du robinet est potable et n’est pas à l’origine de l’épidémie du choléra ». « L’eau du robinet est potable et n’a jamais été à l’origine du choléra », a-t-il affirmé, précisant que « la wilaya d’Alger n’est pas un foyer de cette épidémie transmise par des personnes ayant voyagé à Blida et Bouira ».

Massinissa Ikhlef 

 

 

 

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