Le terrorisme a encore frappé à Ahnif dans la wilaya de Bouira comme il l’a déjà fait auparavant dans bien des endroits. Les victimes, cette fois-ci, sont des enfants innocents qui passaient leurs vacances scolaires à jouer dans les champs faute de vraies vacances. Plusieurs familles sont endeuillées par ce drame du 19 aout à Tamezyabt.
Si pour les uns, le terrorisme est « résiduel, » pour d’autres, tant qu’il fauche des vies humaines sans faire dans le détail, il reste féroce et barbare même si « il est militairement vaincu. »
La maison de la culture Ali Zamoum de la ville de Bouira avait prévu de rendre hommage à l’artiste combattant Sadaoui Salah le 19 aout au niveau de sa commune natale d’Ahnif. Une cérémonie, en présence d’un représentant du ministre de la culture, des autorités de la wilaya et des élus locaux devait se dérouler dans une école du village natal de l’artiste. Après l’explosion de la bombe, les autorités ont décidé de déplacer les festivités au niveau de la ville de Bouira. Ainsi, les représentants l’Etat ont reculé devant un pétard terroriste. Que l’on annule la représentation artistique faite d’Idebbalen et de danses folkloriques, en signe de solidarité avec les familles des victimes et par respect pour leur deuil, est un bon geste et peut se comprendre mais déplacer la conférence témoignage vers la maison de la culture de la ville de Bouira, c’est faire preuve de faiblesse et d’indignité.
Encore une fois, c’est l’Etat qui montre son impuissance, sa déliquescence devant les crimes terroristes et les exigences salafistes. Va-t-on revivre les accointances des institutions de l’Etat et ses fréquentations des années 80 avec les islamistes ? On sait où cela nous a mené ; vers les années 90 et les massacres collectifs avec plus de 200 000 morts et des dizaines de milliards de dégâts. C’est à chaque fois que les dirigeants et responsables se taisent et font la sourde oreille aux appels désespérés de la société devant les dépassements des barbus que les citoyens démissionnent et/ou se soumet aux dictats des islamistes.
La réconciliation nationale n’a pas tellement marché même si elle a avantagés les terroristes car pour les islamistes « ex maquisards » il en faut encore plus de concession de la part de l’Etat. Sans justice ni vérité, les terroristes qui ont rejoint le maquis s’en sont tirés à bon compte : logements, postes de travail, salaires et autres avantages.
L’autre face de la pièce de monnaie, l’islamisme, « se réveille » et on croit revenir aux années 90 avec l’intolérance qui sévit dans les rues et les institutions. Les femmes ne peuvent plus faire un pas sans être harcelées sur le port du voile (hidjab.) ce sont des phrases comme « hachmi » (ayez honte), « radjel-k li khella-k tellebsi hakda » (ton mari n’est pas un homme qui te laisse trainer dans cette tenue), « ruhi tessetri ruh-k » (va t’habiller correctement) … qui ont décidé des milliers de femmes à au moins se couvrir la tête. De nombreuses dames et demoiselles nous ont révélé que « comme ça, on a au moins la paix dans la rue.» L’exemple de la joggeuse des sablettes menacée par des islamistes et rebutée par un corps de sécurité est encore présent dans les esprits.
Le citoyen ne démissionne que quand l’Etat est absent
L’Etat doit assumer ses responsabilités de protection du citoyen et de ses biens sans faiblesses ni concessions. « L’intégrisme c’est comme la mort, on en fait l’expérience une fois. »