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Lutte contre la corruption et la drogue: Bouteflika avoue son impuissance

Le discours du président de la république, M. Abdelaziz Bouteflika, à l’occasion de la célébration du double anniversaire du 20 aout 1955-1956 sonne comme un aveu d’impuissance devant les phénomènes de la corruption et de la drogue qui gangrènent la société et l’économie nationale.

Après avoir vanté les mérites des générations de la guerre de libération nationale et les acquis de l’indépendance, le chef de l’Etat invite les enfants de la patrie à constituer un front uni contre les dangers qui guettent la patrie au sommet desquels il cite la corruption et la drogue.

« Face à ces défis et à ces dangers, je vous exhorte, enfants de notre chère patrie, à suivre les pas de nos glorieux Moudjahidine et valeureux Chouhada, à vous mobiliser pour la poursuite de l’édification et la mutualisation de toutes les potentialités de notre pays et à renforcer l’édifice d’un front populaire solide afin de garantir la stabilité de l’Algérie et sa résistance face à toutes les manœuvres internes et menaces externes », dira le président Bouteflika, dans un discours lu en son nom à cette occasion.

Le chef de l’Etat dit que le fameux front populaire aura à déjouer des plans visant à déstabiliser le pays et à défendre le pays. « Par ce front populaire solide, vous devez contrecarrer toutes les manœuvres politiciennes et tentatives de déstabilisation de nos rangs par des interprétations erronées ou en opposition aux préceptes de notre religion. Vous devez également, grâce à ce front populaire solide, faire face à tous les fléaux et en premier lieu la corruption et la drogue qui rongent notre économie et notre société ».

La corruption et la drogue sont des fléaux qui ont connu un développement exponentiel en Algérie ces dernières années.

A propos de corruption, le président Bouteflika avait prononcé un discours devant son homologue italien à l’hôtel Shératon d’Alger, en 2002, dans lequel il disait que l’Etat a décidé d’appliquer la tolérance zéro au sujet des affaires de corruption et de dilapidation de deniers publics. C’était en pleine affaire Khalifa. Un discours qui devait faire date et des textes de lois ont même été promulgués à la hâte pour faire bonne figure devant la communauté internationale. Des années après, les scandales de corruption touchant les plus hautes sphères de l’Etat sont légion. Il en est de même pour la drogue, étant donné que l’Algérie est passée d’un pays de transit, au début des années 2000 en un pays consommateur, voire producteur par un coup de baguette magique. En fait, il n’y a pas de mystère là-dedans puisque, aussi bien pour la corruption que pour la drogue, il est clairement prouvé que ce sont les membres de la caste dirigeante et leur progéniture qui en sont les tenants.

Du coup, l’appel du chef de l’Etat à la constitution d’un front populaire contre ces deux fléaux, en lieu et place des institutions prévues à cet effet et dans les conditions de bâillonnement dans lesquelles évolue la justice, est un vœu pieu.

Ramdane Yacine

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