Les sétifiens retrouvent enfin la statue de leur fontaine, Ain El Fouara. Vandalisée par un barbu, présenté comme un « déséquilibré mental », et en dépit de la pression des islamistes qui la juge indécente, la stèle représentant une femme nue reprend sa place au niveau la fontaine, sise au centre-ville de Sétif.
En effet, le voile a été levé, ce matin, sur l’œuvre du sculpteur Francis de Saint Vidal complètement restaurée. C’est en présence du ministre de la culture, Azzedine Mihoubi que la statue, restaurée, a été dévoilée aux sétifiens.
Ces derniers n’ont pas caché leur admiration et leur joie de revoir, enfin, un des symboles de la ville reprendre sa place. Saccagée en décembre dernier, la femme nue représentée par le sculpteur français a retrouvé ses parties endommagées par « abou marteau », comme il a été qualifié par les internautes à l’époque.
«On se sentait totalement orphelin. La bâche qui entourait le monument ajoutait à la morosité ambiante depuis sa dégradation. Aujourd’hui nous allons bien », se réjouissent les habitants de la ville, ravis de retrouver un des symboles de leur localité.
Les sétifiens, jeunes et moins jeunes, étaient nombreux, comme nous pouvons le constater sur les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, à venir saluer « cette bête noire » des islamistes. La blancheur immaculée de la statue à nouveau offerte aux yeux des passants sous ce soleil d’été, égaie la journée.
« Restaurée à un prix symbolique »
Intervenant à l’issue de la levée du voile sur cette statue, le ministre de la culture, Azzedine Mihoubi assure que, « contrairement à la rumeur, le coût de restauration de cette statue est symbolique ». Des islamistes, rappelons-le, étaient à l’origine de cette rumeur sur le coût exorbitant de la « remise en l’état des formes » de cette statue.
Effectivement, après avoir exigé le retrait pur est simple de cette stèle jugée indécente, les islamistes se sont mis à répandre, par la suite, des rumeurs pour tenter d’influer sur l’opinion publique. En mars dernier, une députée du FJD d’Abdallah Djaballah a, prétextant « un souci de protéger cette œuvre artistique », demandé son transfert au musée.
Elle avait, comme rapporté par Ameslay à l’époque, essuyé un refus catégorique du ministre. «Ce sont ces idées qui doivent être mise au musée », rétorque-t-il, provoquant la colère des islamistes. Azzedine Mihoubi avait assuré que « la statue demeurera à sa place et ne sera jamais déplacée au musée ».
« Elle a fait l’objet récemment d’un acte de vandalisme occasionnant des dégâts dans certaines de ses parties, ne sera jamais transportée au musée. Le déplacement de la statue constituera un précédent grave qui ouvrira le champ à des opérations de déplacement de toutes les statues au musée. Que restera-t-il dans nos rues ? », demande-t-il.
Massinissa Ikhlef