Après Béjaia, Oran, Constantine et Alger, Takfarinas sera ce soir à Aokas et demain à Tigzirt, pour la dernière soirée de sa tournée estivale 2018.
Cette dernière, organisée sous les auspices de l’Office national des droits d’auteurs et droits voisins, entre dans le cadre de l’événement artistique de l’été « Fêtons l’Algérien ». Une belle occasion pour l’enfant prodigue de Tixeraine de retrouver son public après plusieurs années d’absence.
Pour sa première soirée, les milliers de Bedjaouis qui ont pris place au stade scolaire lui réservent un accueil triomphal. Et c’est sous les applaudissements nourris d’une assistance en effervescence que Takfarinas arrive sur scène. Cette dernière est déjà occupée par une vingtaine de musiciens qui, tout au long de la soirée, l’accompagneront sans fausse note et dans une totale symbiose.
Toujours égal à lui-même, Takfarinas, 60 ans depuis février dernier, donne l’impression d’en avoir 10 voire 15 ans de moins. Tenue scintillante à la Elvis Presley, guitare à deux branches en bandoulière, il enchaîne les titres passant de « Aadane woussane » à «Lwaldine », en passant par « Tebbog Riri », « Way Thelha », « Yebwa Romane » ou encore son tube international « Zaâma zaâma ».
Retrouvailles avec Boudjemaâ « Agraw »
Durant son spectacle, il invite son ancien complice, Boudjemaâ « Agraw » à venir sur scène pour interpréter ensemble quelques chansons, nostalgie oblige ! Il faut dire que les deux artistes ont, dans les années 80, fait un bout de chemin ensemble mais, ils s’étaient brouillés vers 1984-1985 pour ne plus vraiment se recroiser. Cette occasion est donc idoine pour enterrer la hache de guerre et renouer les liens d’une belle et vieille amitié. Ce soir-là, devant un public en transe, ils chanteront « Amdakkoul » (l’ami) de Ferhat Imazighen Imula et «Leswar zzine ».
Au cours de ses autres escales, Takfarinas proposera le même show endiablé et la même prestation de qualité, faisant le bonheur d’une assistance qui n’hésitera pas à reprendre en chœur avec l’artiste quelques couplets quand elle ne se met pas carrément à danser.
En cet été 2018, ce semeur de joie aura réussi sa mission : apporter un peu de bonheur à une Algérie qui veut rester debout et célébrer la vie.
Bio express :
Natif de Tixeraine, sur les hauteurs d’Alger, Takfarinas, de son vrai nom Ahcène Zermani, voit le jour le 25 février 1958 dans une famille comptant plusieurs générations d’artistes. Alors qu’il n’a que 6 ans, il fabrique une guitare de fortune avec des objets de récupération et commence à gratter sur les fils ses premières notes maladroites. La musique est, dès lors, dans le sang, elle coule dans ses veines. Au fil des années, il se découvre un timbre de voix particulier avec lequel il essaye d’interpréter les chansons de quelques grands maîtres tels que El Hasnaoui, El Anka et d’autres encore.
En 1976, il entre en studio pour enregistrer sa toute première K7, suivie d’un album plus élaboré en 1979, sorti en France. En 1981, il crée le groupe « Agraw » avec Boudjemaâ Semaouni et Karim Tizouiar. Une belle aventure qui durera quelques années. 1989, 1994 et 2004 seront marquées par les sorties de quatre autres opus, en l’occurrence « Irgazen » et « Ini-d ih », « Yebba Remman » et « Yal ». Ce dernier dans lequel figure son titre locomotive « Zaâma zaâma » obtient un succès international. Puis, arrive dans les bacs « Honneur aux dames » en hommage à la femme algérienne et à son combat contre l’intolérance et l’obscurantisme.
Son dernier album « Lwaldine », sorti en 2011 finira par asseoir durablement la belle réputation de Takfarinas. Un artiste accompli musicalement et vocalement.
Actuellement, Takfarinas travaille sur un nouveau produit. Il devrait être prêt à la rentrée. Hâte de l’écouter !
Kahina A.