Nous venons tout juste de rendre hommage aux martyrs tombés un 17 octobre sous les balles et les noyades de Maurice Papon. Nous venons tout juste de célébrer la journée nationale de la liberté de la presse avec la cerise sur le gâteau : un discours écrit de fakhamatou plus sage, plus progressiste, plus démocratique, plus moderniste, plus émancipateur et plus révolutionnaire que n’importe quel discours d’Abraham Lincoln, de Ché Guevara, de Martin Luther King, de Gandhi et de Nelson Mandela réunis.
Mais voilà que dès les lendemains qui déchantent, nous nous rendons compte de la gabegie historique et intellectuelle.
Oubliés les martyrs, oubliées les belles paroles de jours de fête. Une fois que l’Aspirine et le café sans sucre ont raison de la terrible gueule de bois, on revient à la morne réalité. Celle de l’oubli des chouhada voire de leur trahison. Celle d’une liberté de la presse chantonnée juste pour l’ouïe occidentale et une vitrine mensongère.
Dès les lendemains du braquage verbal et écrit, chacun retourne à ses préoccupations. Les uns reprennent le chemin de la prison, d’autres celui de la tchipa, et d’autres encore celui de leurs rêves inassouvis.
Pendant ce temps les décideurs de notre climat politico-socio-économique, roteront de plaisir pour le temps gagné encore une fois sur la destinée de la nation et pour recommencer l’échec. Un échec leur servant d’édredon pour perpétuer leur main mise sur les richesses, les bouches et les cervelles de tout un peuple.
M.Kassi