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Rassemblement de soutien à Saïd Chitour : appel à la mobilisation contre l’arbitraire

« Je renouvelle aujourd’hui mon appel au président Bouteflika pour libérer mon fils. Il n’a rien fait ». C’est le cri de détresse d’une mère, celle du journaliste Saïd Chitour, en prison depuis 16 mois sans jugement. Affaiblie, la voix éteinte, la maman verse de chaudes larmes renseignant sur l’ampleur de ses souffrances.

Assise sur une chaise au milieu d’un groupe de journalistes et militants des droits de l’homme venus participer à un rassemblement de soutien à Saïd Chitour, organisé aujourd’hui au niveau de la maison de la Presse Tahar Djaout à Alger, la mère trouve du mal à exprimer sa peine.

« Je ne dors plus. Je ne peux avoir la paix tant que mon fils n’est pas remis en liberté », lance-t-elle encore. Présent sur les lieux, les frères et les membres de la famille de Saïd Chitour témoignent aussi de son engagement pour l’Algérie. « Et donc, il ne peut la trahir », explique son frère.

« Une question de vie ou de mort »

« Merci de réclamer ce que ma mère a déjà demandé dans deux de ses lettre adressées au président Bouteflika : la libération de son fils innocent pour que cesse son cauchemar et celui de ses enfants. Merci de faire savoir que durant la décennie du sang, le journaliste et fixeur Saïd Chitour, comme beaucoup d’autre, a travaillé avec sérieux, courage et abnégation en mettant sa vie en péril », souligne sa sœur dans une lettre lue à l’occasion.

Pendant près d’une heure, des intervenants ont insisté sur la mobilisation pour obtenir la libération du journaliste, souffrant de plusieurs maladies. « Les journalistes et les journaux doivent tous se mobiliser pour sauver la vie de Saïd Chitour. Nous demandons sa libération, car l’accusation dont il fait l’objet est fictive. A quel secret d’Etat un journaliste peut-il accéder? », lance El Kadi Ihsan, journaliste et directeur du site Maghreb émergent.

D’autres intervenants ont rappelé aussi le cas de Mohamed Tamalt, décédé en prison il y a quelques mois. « Nous sommes tenus de se serrer les coudes pour éviter un autre drame à la presse nationale », lancent-il.

Saïd Chitour, selon son avocat Miloud Brahimi, est poursuivi en vertu de l’article 65 du code des procédures pénales qui stipule : « Est puni de la réclusion perpétuelle, quiconque, dans l’intention de les livrer à une puissance étrangère, rassemble des renseignements, objets, documents ou procédés dont la réunion et l’exploitation sont de nature à nuire à la défense nationale ou à l’économie nationale ».

Selon l’avocat, la défense a introduit un recourt contre l’arrêt de la chambre d’accusation auprès de la Cour suprême en vue de requalification de l’affaire. « Nous attendons toujours la réponse », explique-t-il.

Massinissa Ikhlef

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