Les parlementaires du rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) réagissent à la situation de blocage provoquée à l’Assemblée populaire nationale (APN). Dans un communiqué rendu public, aujourd’hui, les élus du parti à la chambre basse du parlement affirment que «cette tentative de mise à l’écart du président du parlement obéit à d’autres desseins ».
« Depuis une semaine, l’Assemblée nationale est bloquée par les députés des partis du pouvoir pour exiger la démission du Président de l’APN. Si en apparence l’éviction du secrétaire général de la chambre basse, d’obédience FLN, qui tenait en laisse des parlementaires en leur octroyant d’indus et mesquins privilèges, serait la raison principale du remous actuel, la réalité est bien plus pernicieuse : la tentative de mise à l’écart du président du parlement obéit à d’autres desseins », expliquent-ils.
S’interrogeant sur les dessous de cette affaire, les députés de ce parti précisent que cette «rébellion » engagée par les députés des deux partis de la « majorité » cache mal les visées et calculs au sommet. « Choisi initialement dans le cadre des pratiques d’équilibre régional de façade, lui, qui est issu de l’Est, le président du parlement ne semble plus rentrer dans les bonnes grâces des décideurs », analyse-t-on.
Selon eux, « c’est un précédent grave ». « Il aura des répercussions dangereuses sur le fonctionnement de toutes les assemblées élues. Le blocage sera désormais la norme. L’instabilité, et à tous les niveaux d’ailleurs, incombe en premier lieu au chef de l’Etat et à son premier ministre en leur qualité respectivement de président du FLN et de SG du RND dont les députés ont été instrumentalisés dans cette cabale », précisent les députés du RCD.
Désormais, expliquent-ils, la crise est telle que cette mainmise est publiquement affichée. « L’obsession de s’accaparer de tous les centres du pouvoir (Exécutif, législatif, judiciaire, financier, sécuritaire…) à tout prix mène tout droit vers l’implosion », souligne-t-on encore, en appelant au respect de la constitution et de la réglementation en vigueurs.
L’APN paralysé
La crise à l’Assemblée ne cesse de s’exacerber. Le conflit opposant le président de l’institution, Saïd Bouhadja aux députés de la majorité, se durcit. Chacune des deux parties campent sur ses positions bloquant ainsi l’Assemblée appelée, pourtant, à traiter des projets de loi important à l’image de PLF2019 (projet de loi de finances 2019).
En effet, après les députés de la majorité (FLN, RND, TAJ, MPA et indépendants) qui ont décidé de boycotter, depuis avant-hier, les travaux de l’APN, Saïd Bouhedja annonce, lui aussi, le gel des activités prévues dans le cadre de la diplomatie parlementaire.
Massinissa Ikhlef
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