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Salon du livre d’Alger : tentative de censure des ouvrages de Mokrane Ait Larbi et de Hela Ouardi

Le salon du livre d’Alger 2018 (SILA) commence avec des couacs. Ouvert au grand public, mardi dernier, le SILA enregistre une première tentative de censure. Des agents se présentant comme étant des membres de la commission de lecture du ministère de la culture ont tenté de saisir deux ouvrages exposés par les éditions Koukou.

C’est ce qu’a affirmé, aujourd’hui, le directeur de cette maison d’édition, Arezki Aït Larbi dans un communiqué rendu public, hier. « Cinq individus en costard se disant ‘’membres de la commission de lecture du ministère de la Culture’’ », se sont présentés, hier mardi, vers 18 heures, au stand de Koukou et ont tenté de saisir deux ouvrages », explique-t-il, précisant que les deux livres en question ont été « pourtant légalement édités en Algérie ».

Il s’agit, selon lui, de l’ouvrage de l’universitaire tunisienne, Hela Ouardi « Les deniers jours de Muhammad » et celui de l’avocat, Mokrane Aït Larbi « Démocrature (en rabe)». « Après avoir rappelé aux préposés à la censure que l’interdiction éventuelle d’un livre relevait de la seule compétence du pouvoir judiciaire, nous leur avons opposé un refus catégorique de leur remettre les livres ‘’litigieux’’, sans une décision émanant d’un magistrat », explique-t-il.

 Selon le premier responsable des éditions Koukou, « cette « tentative de censure » est « pour l’instant avortée ». Mais il reste prudent quant à la suite des évènements. « Pour ce mercredi, ils ne sont pas revenu.

Arezki Aït Larbi rappelle le contenu de l’article 44 de la Constitution. « (…) La mise sous séquestre de toute publication, enregistrement ou tout autre moyen de communication et d’information ne pourra se faire qu’en vertu d’un mandat judiciaire. Les libertés académiques et la liberté de recherche scientifique sont garanties », précise l’article en question.

Il condamne ainsi la violation de la Constitution. « Au-delà du nécessaire débat qu’appellent les livres « litigieux », cette tentative de censure – pour l’instant avortée – est une violation de la Loi fondamentale. Parce que nous sommes respectueux des seules lois – écrites – de la République, nous refusons de nous soumettre à l’arbitraire des bureaucrates qui tentent d’usurper les prérogatives du magistrat et nous userons de tous les moyens légaux pour faire respecter nos droits d’éditeur, et nos libertés de citoyen », lance-t-il.

Pour rappel, Mokrane Aït Larbi devra être présent, ce jeudi au SILA, pour dédicacer son livre. Hela Ouardi est attendue à Alger, le 7 novembre prochain.  

Pour rappel, lors de l’édition 2017 du SILA, le stand de la même maison d’édition a été vandalisé et des tables et des cartons de livres y ont été subtilisés.

Massinissa Ikhlef

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