Décidemment, la fermeture des routes est devenue une culture de protestation, un moyen pour revendiquer ses droits, une astuce pour attirer l’attention des autorités et des responsables.
A Ain-El-Hadjar (20km à l’ouest du chef-lieu de la wilaya), une centaine de citoyens, issue du bidonville d’Aït Ben Amar ont procédé ce matin a la fermeture de la route nationale n°18 (RN18), une manière d’interpeller les autorités locales sur le problème de leur recasement.
Selon certains protestataires, leurs habitations peuvent à tout moment s’effondrer et certaines d’entre elles datent de l’époque coloniale. « Nous sommes enclavés ! Nous n’avons ni réseau d’assainissement, ni route et l’unique salle de soins dont nous disposons reste toujours fermée. Pire encore, nos maisons risquent de s’effondrer sur nos têtes à tout moment ! », ont-ils souligné.
Concernant les responsables locaux, ces protestants ne voient plus d’espoir en eux. « Les responsables de la commune d’Ain-El-Hadjar refusent de nous accorder les aides des programmes de soutien à l’habitat rural, sous prétexte que nous ne sommes pas propriétaires des terrains. Ils nous refusent également de bénéficier des logements sociaux au chef-lieu de la commune ! C’est vraiment l’impasse, on ne sait plus à quel saint se vouer ! », ont-ils signalé. Et ajoutant, « Aucun de nos responsables ne veut nous entendre, ni le P/APC, ni encore moins le chef de la daïra d’Aïn Bessem. L’action de rue est le dernier recours pour nous. Nous avons l’espoir que M. le wali intervienne en notre faveur, dans le but de nous extirper de ce cauchemar qui n’a que trop duré ».
Il est à souligner que certains de ces manifestants accusent leurs élus de « magouilles » dans la liste des 100-logements sociaux, qui devrait être affichée d’ici la fin de l’année. « Nous avons eu écho que certaines personnes sont intervenues auprès du chef de daïra et même le maire pour bénéficier de manière illicite de logements », affirment-ils. De son côté, le P/APC d’Ain-El-Hadjar, M. Abed Abdeli rassure que ces listes, ont été confectionnées « dans la plus parfaite transparence », et ainsi réfute toutes les accusations portées a son égard. En ce qui concerne le recensement des citoyens d’Aït Ben Amar, pour ce P/APC, « l’opération est en cours ». « Nous sommes conscients du calvaire dans lequel vivent ces villageois. Néanmoins, nous leur demandons d’être patients »,a-t-il déclaré.
Il faut rappeler que ces mêmes villageois avaient procédé à une action similaire en octobre dernier, sans résultat.
SAIDANI KASSI