La ville de Bejaia a été, ce matin, le théâtre d’une violente répression policière d’une marche pacifique pour les libertés. Organisée à l’appel d’un collectif de citoyen pour exiger, notamment, la libération du blogueur Merzoug Touati, condamné à sept ans de prison, l’action a été empêchée par un impressionnant dispositif policier.
« Je n’ai jamais vu autant de flic à Bejaia pour empêcher une marche », témoigne le député du RCD, Atmane Mazouz, présent sur les lieux. En plus des élus et cadres du RCD, plusieurs politique et acteurs de la société civile, dont Zoubida Assoul, ont fait le déplacement à Bejaia pour prendre part à cette marche.
Le dispositif sécuritaire déployé dès les premières heures de la matinée près du campus Targa Ouzemour d’où devait s’ébranler la manifestation en direction de la place Said Mekbel, non loin du siège de la wilaya, a procédé aussitôt à l’interpellation des manifestants.
Plusieurs personnes ont été arrêtées avant même le lancement de la marche. Elles n’ont été relâchées, selon des témoins, qu’en début d’après-midi. Bravant l’interdiction, les organisateurs ont tenu un rassemblement au niveau de la place Saïd Mekbel où il y a eu des prises de parole.
Devant cette interdiction, la LADDH dénonce et rappelle la loi et les engagements internationaux de l’Algérie. « La LADDH rappelle encore une fois à l’occasion, aux pouvoirs publics leur obligation du respect des droits de réunion et de manifestation pacifique qui sont consacrés par le droits interne et le droit international des droits humains ratifié par l’Algérie », affirme le vice-président de la LADDH, Saïd Salhi.
Appelant la population à « demeurer dans le strict cadre pacifique qui doit être la seule réponse à la répression », l’organisation a appelé à la libération de l’ensemble des citoyens interpellés lors de cette action.
Massinissa Ikhlef