C’est clair comme l’eau de roche. Nacer Bouteflika, frère du chef de l’État, et Ali Haddad, patron des patrons, se sont intrus, hier, dans la rencontre du gouvernement – walis pour faire du lobbying politique au profit du cinquième mandat. Ou, plutôt, pour susurrer dans les oreilles des walis les mots crus que Habba Okbi, secrétaire général de la présidence, a lu à demi-ton du haut de son pupitre. Les deux intrus sont venus rappeler et expliquer à quelques oreilles chastes qui trainent dans la salle des conférences la teneur de la phrase » le temps de tenir le bâton par le milieu est révolu« , souligné en gras dans le message envoyé de Zeralda.
Nacer Bouteflika et Ali Haddad sont venus à la salle de conférences pour convaincre les commis de l’État, appelés à encadrer les présidentielles, que les carottes du cinquième mandat sont cuites et qu’ils leur revient de servir, le temps voulu, la soupe mijotée par le clan au peuple et à la république.
Si ce n’était pour cette mission qu’ils ont couru, que viendraient faire dans une rencontre Gouvernement-Wali, un patron qui a la main sur tout ce qui sonne et trébuche, et un fonctionnaire dont la présence au ministère est beaucoup plus utile ?
La présence de ces deux personnages dans une rencontre sensée débattre du fonctionnement des collectivités locales et du mode de réorganisation de l’État dans le sens d’une meilleure décentralisation, se veut un message clair, net et précis que la connexion du pouvoir de l’argent avec le centre décisionnel de l’État, décriée par l’ex-premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, est un fait accompli et que l’État est devenu une propriété familiale.
Moussa T