Il est difficile pour un pouvoir établi par la force des chars et des fraudes de rester de marbre face à un mouvement revendicatif quelconque. En réprimant les marches des retraités de l’Armée, des médecins résidents, des demandeurs de liberté pour Merzouki Touati, c’est sa propre peur du lendemain qu’il réprime.
Le pouvoir a peur de ces journalistes qui découvrent les dépassements de ses valets. Il a peur de ces syndicats autonomes qui se regroupent dans une confédération. Il a peur de ces supporters qui chantent dans les tribunes leur désespoir, leur colère et leur ras-le-bol. Il a peur de ces étudiants qui réclament la liberté des blogueurs. Il a peur de ces chômeurs qui exigent la libration des investissements de Rebrab. Il a peur du silence de cette gigantesque masse d’électeurs qui n’ont jamais élu quiconque. Il a peur de Said Bouhadja et de la clique de généraux. Il a peur des pluies qui démasquent la nullité des ouvrages réalisés par ses coquins.
Le pouvoir a peur de tout. Il a tellement peur qu’il charge de sa matraque tout ce qui bouge, dans l’espoir de voir la peur changer de camps. Et ça ne risque pas d’arriver. Au contraire, les coups de matraque renforcent la détermination et les gaz lacrymogènes donnent du souffle.
La répression de la marche d’aujourd’hui à Béjaia participe de cet ordre des choses.
Moussa T