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Quand les grabataires de Moscou passent le flambeau éteint à Alger !

Lorsque les dirigeants soviétiques, vieillards et trainant difficilement le pas,  regardaient du haut du Kremlin la masse prolétaire défiler sur la place rouge, et levaient  lourdement leurs mains moites pour saluer la foule qui brandissait les drapeaux rouges frappés de la faucille et du marteau, marque de l’union des travailleurs et des paysans, surmonté d’une étoile, symbole de l’Armée Rouge mais aussi de la primauté du militaire sur le civil,  emblème de la révolution bolchevique,  j’écarquillais les yeux. Tout jeune Algérien que j’étais, je voyais mal un pays aussi colosse, qui défend tout un Est contre le méchant Ouest, gouverné par une bande de vieux dont les corps portent péniblement leurs propres  chapka en fourrure. Elles m’étaient incongrues ces images qui prenaient toutes leurs places dans le JT du 20H00. D’autant plus que la belle Nina Dorochina qui étalait tous ces charmes dans  » Amour et pigeons » du délicieux Vladimir Menchov, l’un des rares réalisateurs soviétiques récompensés par un oscar outre-pacifique (pour Moscou ne croit pas aux larmes), me dessinait un autre portrait de la Grande Russie. Les images qui nous arrivaient du pays des tsars mais aussi de Dostoïevski , Léon Tolstoï et Anton Tchekhov me perçaient le cœur.  » La nation, pour rester grande, doit avoir constamment du sang neuf », me disais-je.

Puis, le temps passe, les années se succèdent. Le mur de Berlin tombe, l’Union Soviétique se fracasse et les vieux se retirent en silence. Le pouvoir russe se rajeunit. Et le régime grabataire change de pays, saute par delà la méditerranée et s’installe à Alger. Et oui, il faut bien qu’il trouve niche quelque part pour la postérité !

Trois décennies après la chute du marteau et de la faucille, les sosies des grabataires de Moscou prennent forme à El Mahroussa. Ce n’est pas le Soviet suprême certes, mais presque. Un président qui bouge à peine un bras, un président du Sénat qui lit péniblement les lois qu’on lui pose sur la table et un ministre de la défense, à mon avis, incapable de tenir un Makarov dans sa main.

Les grabataires de Moscou avaient, tout de même, la capacité de braver le vent glacial d’Octobre pour sortir quelques minutes saluer la foule. En plus, ils mouraient rapidement pour laisser place au moins vieux. Lionid Brejnev , élu en 1977 rendit l’âme en 1982 pour laisser l’intérim à Vassili Kouznetsov; Le pauvre Youri Andropov n’a tenu que 07 mois presque avant de rendre son âme au Seigneur ( juin 1983 – fevrier 1984 ); Konstantin Tchernenko a présidé une année et le glas a sonné dans la cathédrale Basile-le-Bienheureux ( Avril 1984 – Mars 1985 ) . Mais chez nous, les dirigeants résistent à toutes les volontés de changement. Ils ont la peau dure et l’âme du chien, comme dit l’adage.

Et ils ont apparemment le projet d’accompagner nos espoirs au cimetière.

Moussa T

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