A cause de sa maladie très avancée qui l’empêche de se rendre à la rencontre Gouvernement-Walis et lire lui même son message, Abdelaziz Bouteflika a chargé le Secrétaire général de la présidence de le prononcer à sa place. Mais disons-le tout de suite : le message porté par le commis de la présidence ,Habba El Okbi, est un lance-piques entouré de flou et d’ambiguïté.
D’abord, il pointe du doigt des « manœuvres malintentionnées qui guettent l’Algérie à l’approche de chaque scrutin », sans les sérier. Ensuite, il met en garde son auditoire contre des « aventuriers qui propagent le désespoir pour détruire ce qui a été construit par toute une génération ». Qui sont ces aventuriers ? bouche cousue !
Mais ce qui frappe dans le message présidentiel est cette dénonciation de ces « attaques qui visent les institutions de l’État », qualifiées de basses manœuvres qui « visent notre pays et notre peuple », ajoutant que « l’atteinte aux institutions de l’État est une atteinte à la Constitution ».
Dans son message, le chef de l’État ne nous éclaire pas sur l’identité des auteurs de ces attaques. Pointe-t-il son index vers ces députés de sa coalition qui ont cadenassé le parlement et foulé au pieds les règlements régissant l’institution judiciaire ? Parle-t-il de ces députés RND, à leur tête le porte parole du parti, qui ont converti la coupole du parlement en café maure où ne manquait que Echicha et les danseuses du ventre ? Tord-t-il le cou, encore une fois, à Said Bouhadja, son ex homme de main qui a refusé de céder un iota de son espace de souveraineté aux désirs de l’oligarchie de Zeralda ? Bouteflika qui nous a habitué aux discours brumeux ne nous offre aucune esquisse de portrait de ces fameux « aventuriers qui portent atteinte aux institutions de l’État ».
Mais pour nous, une chose est sûre : En regardant de près les derniers événements infâmes qui ont marqué la vie des institutions constitutionnelles, on peut deviner aisément que les rats qui grignotent le peu de crédit et d’autorité de l’Etat sont dans la maison du pouvoir, devenue au fil du temps une vraie souricière.
Moussa T