Alors que 60 harragas tentent l’aventure périlleuse, une marche des familles et proches a été interdite à Dellys
Au moment où 60 harragas prennent le large pour rejoindre la rive nord de la Méditerranée, des dizaines de leurs familles, de proches et d’amis protestent pour réclamer des autorités la vérité sur des migrants clandestins partis l’année écoulée et qui n’ont pas encore donné signe de vie.
Quinze harragas de Dellys n’ont pas donné signe de vie depuis le mois d’octobre 2017. Leurs familles qui n’ont aucune nouvelle d’eux, ont observé, au cours de cette semaine, deux actions de protestations pacifiques au niveau de la ville de Dellys.
La procession humaine s’est ébranlée depuis le quartier Si El Medjni pour parcourir les importants axes routiers de l’ancienne ville. Ils devaient rallier le palais de la justice où un sit-in était prévu. Mais, à la surprise générale, les marcheurs ont été étonnés de voir un impressionnant dispositif sécuritaire déployé devant eux et qui les a empêchés de poursuivre leur action.
Certains manifestants ont été interpellés au cours des échauffourées avec la police et qui ont failli éclater en émeutes. Ils ont été relâchés peu de temps après la dispersion de la foule rassemblée à quelques mètres du siège du tribunal de la ville.
Les militants des droits de l’homme de la région ont dénoncé la répression de cette marche pacifique de familles et proches de harragas qui pleurent leurs enfants et amis disparus depuis un an. Cette tragédie devenue un phénomène doit être prise en charge afin d’éviter d’autres pertes en vie. « L’Etat n’a toujours pas donné de réponses constructives pour endiguer ce phénomène qui met en péril même sa sécurité au vu de sa situation géographique, aux portes de l’Europe », nous dira Sofiane, étudiant et militant associatif. . Un autre militant d’ajouter « Il faut organiser des campagnes de sensibilisations contre ce fléau pour décortiquer les cause sociales, politiques, économiques et culturelles qui poussent les gens à penser de quitter de telles manières leur pays pour se retrouver ensuite dans un autre enfer ».
Zitouni Youcef