La Confédération Africaine de Football a disqualifié le Cameroun qui devrait organiser la CAN-2019 pour retards dans la réalisation et la mise à niveau de ses enceintes sportives et ses structures d’accueil. Du coup, la course à sa succession est automatiquement enclenchée. Le Maroc, l’Égypte et l’Afrique du Sud sont déjà sur les starting blocks. Mais où est l’Algérie dans tout ça ? Nulle part.
Aucune rédaction sportive ni commentateur ou spécialiste de la balle ronde n’a osé balbutier le nom Algérie comme possible concurrent. Seuls ces trois pays sus cités se bousculent dans les lèvres. Pourtant l’Algérie a présenté par deux fois, en 2017 et en 2019, un dossier, jugé solide, pour l’organisation de la compétition. Le ministre des sports a même osé l’audace d’inviter le Maroc à présenter un dossier conjoint avec le voisin Marocain pour abriter le Mondial de 2030.
A notre avis, l’Algérie ne se présentera pas pour la succession au Cameroun. Le régime, en branle-bas de combat pour régler le problème de succession de son chef, ne pourra pas se permettre l’affront d’un rejet cinglant face aux mammouths Égyptiens et Marocains, pourtant faibles en ressources financières. Se dévoiler incapable d’organiser une CAN est contre productif, politiquement parlant, dans cette phase pré-présidentielle.
Mais pourquoi sommes-nous d’emblée hors course pour l’organisation de la CAN-2019 ?
Inutile de se perdre en conjectures, la source du malheur est précise. Au moment où le Maroc, l’Égypte, l’Afrique du Sud et le Nigeria, pour ne citer que ceux-là, construisaient des infrastructures sportives dignes de ce nom, des hôtels et des structures d’accueil, les différentes institutions de l’État Algérien se complaisaient dans l’auto-suffisance. Elles sont devenues, au fil du délitement de l’État, de véritables « cellules dormantes » qui ne s’éveillent qu’à l’occasion de la « Moubayaâa du chef suprême ». Les plus actifs du régime se sont constitués en cellules rongeuses des ressources nationales.
A ce laisser-moi manger, s’ajoute l’image hideuse que renvoient les institutions sportives nationales rongées par la corruption et l’affairisme, et incapables de respecter un calendrier des matchs d’un championnat national qui n’a de professionnalisme que le nom.
Le ministre de la jeunesse et des Sports peut, évidemment, oser un coup de baroud d’honneur en tirant du terroir le bon vieux et poussiéreux dossier de candidature de 2017 pour faire semblant qu’on existe. Mais la chance de rafler la mise est nulle, de l’avis de tous les spécialistes. Le ministre peut aussi argumenter le forfait Algérien par la préoccupation primordiale du gouvernement à organiser dans de meilleures conditions, les élections présidentielles d’Avril.
Comme quoi, à l’occasion d’une Moubayaâa, toute l’Algérie doit s’engouffrer dans une « cellule nationale dormante ».
Moussa T