Le jour même où le président, alité, n’a pu recevoir le « saint »Prince Héritier d’Arabie Saoudite, il put quand même distiller un discours lu en son nom devant un parterre d’uléma présents à la 20e semaine nationale du Saint Coran. Dans sa missive, le président prévient contre « des mouvances opportunistes instrumentalisant l’islam pour diviser les sociétés, affaiblir les pays et y semer haine et rancœur »avant de souligner l’importance de « la fidélité à l’histoire et à nos aïeux tout en étant ouverts sur l’ère moderne » . Poursuivant la lecture du message, je me suis mis à rêver : Le souverain « P_ résident » qui nous menaçait de rentrer chez lui a du sentir le grand voyage ailleurs que chez lui arriver, décide de se confesser et de remettre de l’ordre dans les idées de la maison qu’il a ruiné. Il finit donc par humilier son illustre mais indésirable hôte en le boycottant et en lui reprochant via son porte voix tout le mal dont s’est rendu coupable le régime politique de la monarchie dont il s’apprête à prendre le trône. Le voyage dans le rêve « pervers » m’imposa un retour à une réalité vécue qui refit surface : Ce fut en printemps 1983. J’était élève de terminale à l’annexe d’un lycée qui n’existait pas, Le lycée de Sidi Aich étant encore en chantier. Un tirage au sort nous mit en joutes intellectuelles et culturelles face au lycée de Sidi Belabbas dans un inter-lycée .Dans le chapitre des activités culturelles, nous proposâmes une pièce théâtrale qui fut jugée trop politique par l’animateur envoyé d’Alger. Le plus arabisé des Chaouis qu’il fut, il nous imposa une autocensure jugée acceptable par le « Brogrammme »sinon ce serait le Zéro. Nous nous exécutâmes donc. La pièce, expurgée de son contenu militant, proposa de sensibiliser autour des dangers de la thésaurisation, de l’absence d’investissement et de la misère qui sévissait dans les montagnes Kabyles. Ainsi, l’histoire fut celle d’un vieux qui thésaurisait sa rente chez lui et s’apercevant que les rats lui avaient rongé sa fortune, il prit de se démêler à se faire changer ses billets par de neufs mais qu’aucune banque n’a voulu prendre .Il sera orienté vers le siège de la banque centrale à Alger où il se remémore avoir une famille qui peut l’accueillir et l’aider. Le rôle fut incarné par un jeune qui aujourd’hui, aléa du hasard, est directeur de port en Algérie. Arrivé à Alger, il relata son histoire et décrivit son patelin, censé être celui de ses hébergeurs , où n’y vit qu’un coq qui réveillait les prieurs, et où ne subsistait que quelques âmes et une grande misère .Une voix juvénile et féminine le fit sortir de ses gants quand elle se mit à lui dire « la kabylie cousin, la nature, le soleil, et le gazouillement des oiseaux » .Ce à quoi il rétorqua d’une voix gémissante à faire exploser les micros « oui les oiseaux gazouillent, les matraques des policiers gazouillent et la misère gazouille aussi » « Wa el miziria touzeqziqou ». J’errais dans mon incompréhension et soudain je reprend mes esprits et me pose la question: Quelle relation bon sang? Et deux et trois ,eurêka! la relation est toute là:
-Quand nous disions qu’il fallait respecter notre histoire et nos aïeux, les chiens et les matraques gazouillaient.
-Quant le vieux ,alors élève de terminale regrettait la thésaurisation, aujourd’hui son chef lui gazouille de refouler les équipements de Cevital sinon ,Kouninef, Tahkout, Haddad, Sidi Said, Belkhadem, et la justice gazouilleront sous les airs percussionnistes du revenant Ammar Saidani .
-Quand nous demandions l’ouverture sur le monde, on nous gazouillait à travers les minarets et préparait la fuite de nos cerveaux.
-Quand nous demandions que cesse le chant du seul coq du village , que tintent les cloches des écoles et que vrombissent les machines d’ateliers, on nous sortait le gazouillement du filet social .
-Quand nous revendiquions la régionalisation, on nous montra comment le régionalisme gazouille.
Ornithologues ,changez de métier car décidément l’axe MALG/ Nedroma a décidé de faire gazouiller gros et petits poissons après s’être régalé de la chaire de nos jeunes.
En attendant, le clan écoule sa « coq à Ain…. »Bessam, Fouara, Defla, Oussara ou même Guezzam et « gazouille » la « Suc- session » .
Kamel. Aid