C’est officiel ! Le film Larbi Ben M’hidi ne sera pas autorisé dans des salles du cinéma en Algérie. La décision est tombée aujourd’hui et c’est le réalisateur de ce long métrage, Bachir Derrais, qui l’annonce sur sa page Facebook. « Le film Ben M’hidi censuré définitivement par le gouvernement algérien », écrit-il, sans plus de précisions.
Le film a été, selon des sources, soumis, au début de la semaine, à la commission de visionnage composée de représentants des ministères de la Culture et des Moudjahidine. Cette dernière, certainement contrariée par le contenu de la nouvelle version proposée, a prononcé son verdict définitif.
Pour rappel, au début du mois de septembre dernier, Bachir Derrais avait crié au scandale après la décision des ministères de la culture et celui des moudjahidine d’interdire la projection du film en raison de certaines scènes qui ne cadraient avec le scénario initial.
La scène montrant le différend entre Larbi Ben M’hidi et Ahmed Ben Bella serait à l’origine de l’objection des autorités. La polémique a enflé par la suite. S’exprimant sur le sujet, le directeur du centre de recherche sur le mouvement national et la révolution, Djamel Eddine Miâadi, est intervenu pour affirmer que ces réserves s’inscrivent dans le cadre d’une « procédure réglementaire tout à fait ordinaire et en adéquation avec les lois régissant la production cinématographique », a indiqué mardi le directeur du centre .
Ce film, avait-il expliqué, « avait reçu des réserves et des observations de la part d’une commission de visionnage, composée d’experts et d’historiens ». « Le réalisateur doit prendre en considération, en vertu de la loi sur le cinéma et du contrat liant les deux parties, ces réserves », explique-t-il.
Bachir Derrais avait été reçu par les responsables du centre en question et un accord a été trouvé pour modifier certaines scènes du film. Le réalisateur s’était montré optimiste à cette époque. Mais il vient d’être refroidi…
Massinissa Ikhlef