Les sénatoriales d’hier ont donné une large victoire au FLN ( 29 sièges ) et au RND ( 11 sièges ). Les indépendants ont arraché 4 sièges et le FFS et le Front el Moustaqbal ont eu chacun 2 sièges. Mais au delà de ces résultats numéraires, les sénatoriales de ce 29 décembre 2018 ont offert l’occasion d’avoir certains aperçus intéressants.
- Les partis au pouvoir, qui se gargarisent d’être l’ossature de l’État Algérien, n’arrivent toujours pas à se départir de leur esprit voyou dans l’abord de la chose politique. Ils usent toujours de pratiques de caniveaux pour arracher de fausses victoires. Pour leurs candidats, viser un poste de responsabilité est toujours synonyme de droit d’accès au Casino. D’où ce recours permanent à la Chkara.
- Ces sénatoriales ont montré, encore une fois, que l’option des indépendants lors des locales est contre productive en matière d’avancées démocratiques. Si l’indépendant peut être utile aux yeux des citoyens le moment des locales, il devient symbole de perversion de la démocratie aux temps des sénatoriales. Beaucoup d’indépendants ont fait de leur statut d’élus un objet de marchandage pour avoir droit au râtelier. Non liés organiquement à une base militante qui leur demande des comptes, les indépendants font souvent de la transhumance politique au grès des offres et des pesées de la chkara. A Béjaïa, on a vu Laâdjeb. Des militants ont dissous leurs convictions politiques dans la sauce FLN pour des offres que seul le temps nous édifiera de leurs teneurs.
- Si à Béjaïa, le FFS a vu son candidat passer le SAS avec mérite, à Tizi Ouzou, la victoire de ce parti a été, comme toujours, le fruit d’un appui continu sur le parti du pouvoir. Le candidat est passé mais sa morale politique a pris un coup, chemin faisant.
- Les joutes sénatoriales ont démontré que jouer propre au milieu du charbon est possible. Sans Chkara, sans reniements de ses principes et avec le seul travail de ses jeunes militants et son discours franc, le RCD a offert à l’espoir le droit de cité. Le RCD n’a pas gagné de sièges au Sénat. Mais, il a permis à ses jeunes militants de se former, une campagne durant, à l’exercice électoral et ils ont eu la note complète. A Tizi Ouzou, tout jeune qu’elle est, l’équipe de campagne a réussi le pari de ramener 60 voix externes dans l’escarcelle du parti. Et c’est pas peu même si c’est pas suffisant.« Nous n’avons pas choisi le chemin le plus facile mais nous avons choisi le chemin le plus juste », ont répandu en chœur, sur leurs pages Facebook, ces cadres politiques de demain.
Finalement, les victoires ne sont pas forcément là où on les claironne.
Moussa T