L’augmentation du prix du pain qui s’est ajouté à celui de quelques denrées alimentaires a fait sortir le peuple Soudanais dans la rue. Du coup, huit manifestants ont été tués , jeudi 20 décembre, dans des affrontements avec les forces de l’ordre , selon des responsables. Des manifestants en colère ont également mis le feu au siège du Parti du congrès national, du président Omar Al-Bachir, dans les villes d’Al-Gadaref (est) et de Dongola (nord), ont précisé les témoins.
A Al-Gadaref, « Il y a eu six morts » et un nombre indéterminé de blessés, rapportent des témoins de cette ville de l’Est du Soudan. Par contre, dans la ville d’Atbara, à 400 km à l’est de Khartoum, deux manifestants ont péri, a indiqué un porte-parole du gouvernorat, Ibrahim Moukhtar.
Les manifestations se sont propagées jusqu’à Khartoum, la capitale, où des étudiants ont procédé à la fermeture de voies publiques. Quelques centaines de manifestants se sont même approchés du palais présidentiel et criaient « Le peuple veut la chute du régime », avant d’être dispersés par les forces de l’ordre, usant de bombes lacrymogènes.
Pour contenir cette vague de colère qui se propage tel un feu de paille dans tout le Soudan, le gouvernement a décrété l’État d’urgence dans les villes où il est jugé que la situation est hors contrôle. Dans la ville d’Al-Gadaref, un couvre-feu a, même, été instauré de 18 heures à 6 heures.
Rappelons que les protestations ont commencé mercredi dans les villes de Port Soudan, principal port du pays situé à 1 000 km à l’est de Khartoum, d’Atbara et de Nhoud (ouest), avant de s’étendre jeudi à d’autres régions dont la capitale, Khartoum, et sa ville jumelle d’Oumdourman.