Les élections présidentielles auront bien lieu en Avril prochain, sauf invitation divine de dernière minute. C’est ce qui ressort comme évidence des messages émis la semaine écoulée par le nouveau patron du FLN, Mouad Bouchareb, et le chef de gouvernement, Ahmed Ouyahia qui se sont exprimés à l’occasion de la fin des sénatoriales. Amar Ghoul vient d’avaler, aujourd’hui, son projet de conférence nationale et réintègre le chœur chantant : «Tous derrière fakhamatou-hou ».
Après avoir tenté désespérément de passer pied sur la présidentielle pour épargner au Raïs le difficile exercice d’aller déposer sa candidature auprès du conseil constitutionnel, le clan présidentiel se remet à l’évidence d’aller piocher dans le peu d’énergie qui reste à Abdelaziz Bouteflika pour imposer un 5ème mandat.
Même si l’option d’une nouvelle mandature de l’actuel président est anti constitutionnelle compte tenu de son état de santé dégradée, le clan présidentiel, solidement constitué autour de Said Bouteflika, n’a pas d’autres cartes à abattre. Surtout que la mise principale sur le tapis est le maintien du Raïs sur le trône jusqu’à son décès.
Par ailleurs, la réponse du ministère de la défense nationale à la lettre du Général Ali Ghediri et à tous les retraités de l’Armée porte entre ses lignes un quitus de l’institution militaire de violer, encore une fois, la constitution mais sans trop pousser le bouchon à même de réveiller des démons. Le chef d’Etat-major, Ahmed Gaïd Salah, semble enclin à fermer l’œil sur l’application de l’article 88 de la constitution mais pas pour faire serpillière de tout le texte constitutif de l’État.
Même si le fleuve semble, jusque là, tranquille et respecte son tracé qui va droit vers le 5ème mandat, tant décrié par l’opposition républicaine et la société civile, de nouveau flots peuvent venir perturber le cours.
Dans tous les cas, les jours à venir ne seront pas de tout repos pour toute l’Algérie : pouvoir et opposition.
Moussa T