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Colloque international sur Mohammed Arkoun : En quête d’un islam des lumières

Organisé par l’Assemblée populaire de wilaya (APW) en collaboration avec l’association «Le Défi», un colloque international consacré à l’islamologue et philosophe Mohammed Arkoun se déroule aujourd’hui encore à Tizi-Ouzou.

Intitulé « Mohammed Arkoun : une pensée universelle en quête d’un Islam des lumières », ce rendez-vous de deux jours (26 et 27 janvier) auquel participent d’éminents chercheurs est l’occasion idoine pour mettre en exergue la pensée de l’éminent islamologue, aujourd’hui disparu et dont l’œuvre reste assez méconnue chez-nous.

S’exprimant à l’ouverture de cette rencontre, le wali de Tizi-Ouzou, Abdelhakim Chater, plaidera pour une vulgarisation de la pensée « dense et féconde » de Mohammed Arkoun. Selon lui : « l’œuvre éditoriale du professeur Mohammed Arkoun est remarquable pour la réflexion profonde qu’il engageait et l’expression vivante et libre qu’il employait ».
Qualifiant Mohammed Arkoun d’« homme de paix » et « partisan d’un dialogue dépassionné entre les religions », le président de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) de Tizi Ouzou, Youcef Aouchiche notera, pour sa part, que « c’est un devoir voire un honneur d’organiser ce colloque et transmettre son riche et savant héritage aux générations actuelles et futures».

Le recteur de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, Ahmed Tessa, tout en estimant que c’est « une infime justice que de consacrer un colloque à ce penseur et islamologue qui a su introduire une vision rénovée de la pensée de l’islam loin de l’esthétique ambiante et de l’instrumentalisation », notera également que « Mohammed Arkoun, s’est, à travers sa relecture éclairée du sacré, attelé à un chantier gigantesque qui est resté longtemps embrigadé par les gardiens du temple moral et religieux ».

Inaugurant le cycle de conférences avec une communication intitulée « Mohammed Arkoun et la pensée subversive», le président de la Fondation lslam de France, Ghaleb Bencheikh, déplorera avant tout, le fait de ne pas avoir « suffisamment profité de la pensée et du savoir de cet éminent penseur et humaniste de renommée internationale», ajoutant que « l’Algérie a grandement besoin d’honorer ses fils et filles qui font sa renommée mondiale par l’organisation de ce genre de rencontres».

Revenant sur la pensée de Mohammed Arkoun, Ghaleb Bencheikh indiquera que « l’homme était toujours au service de l’humanité sans distinction de race et de religion», aussi, en ces temps d’intolérance, de piétinement des droits et des libertés, il est plus que judicieux de revenir à un « islam des lumières »,tel que le prônait l’islamologue ajoutant encore que « les meilleurs antidotes aux différents extrémismes et terrorismes demeurent toujours l’éducation, l’instruction, l’acquisition du savoir, les belles lettres, la poésie…».
Pour le président de la Fondation Islam de France, les pays musulmans souffrent de trois types d’ignorance, en l’occurrence «l’ignorance sacrée, l’ignorance institutionnalisée et l’ignorance complexe», ce pourquoi «nous avons plus que jamais besoin de subvertir la pensée islamique et d’en finir avec le rafistolage ambiant».

Egalement invitée à cette rencontre, Sylvie Arkoun choisira de parler des « Vies de Mohammed Arkoun. Derrière l’intellectuel, l’homme ». Au cours de son allocution, la fille de Mohammed Arkoun rendra hommage aux organisateurs pour l’organisation de ce colloque « qui consacre une œuvre destinée à défendre une cause noble qui est celle de répandre l’humanisme de l’islam des lumières ».

La première journée de ce colloque international s’est poursuivie avec d’autres interventions notables, dont celles de l’universitaire Zineb Ali Benali dont l’intervention avait pour thème : «Mohammed Arkoun, quelques remarques sur l’itinéraire d’une pensée : de Taourirt Mimoun à la pensé de l’islam», tandis que Abdelhafid Hammouche, professeur des universités (Lille, France) et enseignant-chercheur en sociologie, anthropologie et ethnologie, a fait un exposé intitulé «Prolonger la pensée de Mohammed Arkoun en questionnant l’inscription de l’islam dans les sociétés européennes contemporaines»…
Aujourd’hui, d’autres communications sont attendues autour des thèmes « Au-delà de l’islam, Mohammed Arkoun, savant et penseur universel », proposée par Tassadit Yacine, anthropologue et spécialiste de la culture berbère, directrice des recherches à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (France), « L’intellectuel : vecteur de l’objectivité et de la rationalité dans la société », présentée par AbderrezakIdir, docteur en psychologie et sciences de l’éducation (université de Tizi Ouzou), « L’intelligentsia et intellectuels algériens à l’épreuve de la pensée de Mohammed Arkoun » de AïssaKadri, professeur émérite des universités (Paris 8), «Lecture préliminaire de l’approche d’Arkoun sur le texte coranique» de Saïd Djabelkhir, fondateur et coordinateur du cercle des lumières pour la pensée libre, islamologue et chercheur en soufisme et « Pensée philosophique et religieuse de Mohammed Arkoun » de Mohamed Benbrika, docteur en philosophie (université d’Alger).

Longtemps incompris voire marginalisé dans son propre pays, aujourd’hui et selon les propos du recteur de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou : « « reconnaitre l’immensité et la pertinence de son œuvre est le premier pas vers cette justice qu’il faut lui rétablir ».
Kahina A.

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