Les années se suivent et se ressemblent pour l’Algérie. Le pays n’enregistre pas des progrès dans la lutte contre la corruption. C’est ce que confirme, à nouveau, l’indice de perception de la corruption dans le secteur public (IPC) pour l’année 2019, rendu public, ce mardi par Transparency International.
Selon le document de l’ONG, l’Algérie a obtenu un score de 3,5 sur 10 en 2018 et se classe à la 105ème place sur 180 pays. Elle gagne ainsi sept places par rapport à 2017 où le pays était classé à la 112ème place, avec un score de 3,3 sur 10.
Mais son score reste médiocre. Le pays reste aussi très loin derrière ses voisins de l’est et de l’ouest, en l’occurrence le Maroc et la Tunisie. Ces deux pays sont, en effet, mieux logés en se classant ex-aequo à la 73ème avec un score de 4,3 sur 10. Sur le plan régional, l’Algérie est classée aussi à la 10ème place dans le groupe des pays arabes et à la 18ème place en Afrique.
« Statuquo »
Dans un communiqué rendu public ce matin, l’association algérienne de lutte contre la corruption (AACC) affirme que l’Algérie fait du surplace en matière de lutte contre la corruption.
« C’est le statuquo pour l’Algérie qui n’enregistre aucun progrès, avec une note et un classement toujours aussi désastreux que ceux des dernières années », explique l’organisation que préside Djilali Hadjadj.
Cette dernières rappelle ses questions posées en 2018 concernant l’engagement de l’Etat à juguler ce phénomène. Selon l’association, « une année plus tard, ces questions restent d’actualité et le gouvernement Algérien n’est toujours pas en mesure d’apporter des réponses claires et concrètes, faute d’une volonté politique réelle sur le terrain ».
Plus grave, estime l’organisation, « le gouvernement alimente et entretient un climat favorisant la corruption à tous les niveaux et consacrant l’impunité pour ceux qui y sont impliqués ».
« Si l’opinion publique en Algérie n’est pas dupe de l’attitude permissive du gouvernement Algérien vis-à-vis de la corruption et de la délinquance économique et financière, ce dernier a pu tromper un temps ses partenaires internationaux – les Nations-Unies notamment, et plus particulièrement son agence contre le crime et la drogue (UNODC) qui pilote la Convention internationale de 2003 contre la corruption », commente AACC.
Mais la donne a changé depuis quelques années. « En matière de lutte contre la corruption, l’Algérie est au ban de la communauté internationale, portant honteusement un habit de cancre, et ce, pas uniquement à cause de ses résultats catastrophiques dans les IPC de ces dernières années, mais surtout pour avoir été prise en flagrant délit de mauvaise volonté à lutter contre la corruption par les experts des Nations-Unies dans leur rapport de 2013 », rappelle encore l’Association.
Massinissa Ikhlef