Comme rapporté ce matin ( voir article ), le général Ghediri s’est officiellement porté candidat à la présidentielle d’avril 2019. Dans sa déclaration de candidature au peuple Algérien, l’ancien général se présente comme le rêveur « d’une Algérie réellement démocratique, fière, prospère et moderne».
Le général Ali Ghediri fait constater que « l’Algérie traverse une phase décisive de son histoire». « Au désespoir que vit notre peuple, notamment sa jeunesse, s’ajoute la déliquescence de l’État et de ses institutions. Le constat est amer : État de non-droit, vieillissement de sa composante humaine, injustice sociale, rente érigée en système de gouvernance, népotisme et corruption gangrènent notre société » avance le général à la retraite, avant d’ajouter que « l’insécurité qui menace quotidiennement les Algériens est aggravée par le trafic et la consommation de drogues de plus en plus dures. L’autoritarisme empêche l’émergence d’une réelle démocratie. Le clanisme et la prédation ont érigé le régime politique en oligarchie ».
« Face à cette situation qui menace l’existence et la cohésion nationales, la résignation n’est pas une fatalité en soi. Un sursaut salutaire est possible », selon le général à la retraite qui brigue officiellement le poste de président.
Pour se démarquer de l’image de corrompu que colle souvent la vox populi aux hauts fonctionnaires, Ali Ghediri déroule un parcours d’un ex-officier aux mains propres. « Général-major à la retraite sur ma demande depuis 2015, ma carrière a été une construction personnelle, sur la base de convictions personnelles profondes, ancrées dans mon subconscient par le milieu nationaliste et ouvrier qui a été celui de mon enfance et de ma jeunesse. Ces convictions ont, non seulement orienté mes choix fondamentaux, mais elles m’ont permis de trouver dans les rangs de l’Armée Nationale Populaire, que j’ai servie pendant quarante-deux ans, le terreau qui a raffermi, en mon for intérieur, l’amour de la Patrie et le sens du devoir envers la nation. Durant ma carrière militaire, j’ai vécu de mon salaire comme unique source de revenus, comme, présentement, je vis de ma seule pension de retraite et, j’en tire orgueil et satisfaction », écrit – t- il dans un paragraphe distinct.
En terme de projet de société, le général Ali Ghediri se contente d’une littérature politique puisée du camps démocrate, façon à lui de s’inscrire dans une logique de construction d’« une deuxième république» tant rêvée. « Cette Deuxième République, qui représente le cœur de notre projet politique, nous la rebâtirons sur la base d’une réelle refondation démocratique et d’une totale reconfiguration institutionnelle dans le moule d’un projet de société moderniste, dont le peuple aurait participé à la définition de la philosophie autant qu’à la mise en œuvre », affirme-t-il.
Pour concrétiser ce projet, Ali Ghediri pose le préalable de « l’indispensable jonction du peuple avec son élite».
Moussa T