Les députés RCD rencontrent les citoyens d’At Leqsar ( Bouira ) : « Le pouvoir doit négocier son départ »
Les députés du RCD , Nora Ouali et Atmane Mazouz, sont allés, ce matin du samedi 29 janvier, à la rencontre des citoyens de la commune d’At Leqsar, une quarantaine de kilomètres au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Bouira.
Organisée par le tout nouveau conseil communal RCD de la dite municipalité, présidé par Ferrad Ines , la rencontre s’est déroulée au centre culturel de Zériba, chef-lieu communal.
Après une minute de silence observée par l’assistance à la mémoire du pompier disparu jeudi dernier, Kaci Yahiaoui, président du Bureau Régional, mettra en exergue l’anachronisme du développement dans « une wilaya agricole où on construit des usines de parpaings et jette la pomme de terre faute de moyens de conservation » avant de rappeler les nombreuses activités publiques du Parti dans la région.
Abordant d’abord le volet économique, au début de son intervention, Nora Ouali, députée et secrétaire nationale à la condition féminine, préconise un « plan spécial pour les zones montagneuses » au même titre que les plans pour les hauts plateaux et celui des steppes. « Ce qui fait fuir nos jeunes pour aller affronter la mort, c’est le chômage, le désespoir et le découragement, c’est un pays malade avec un président malade » dira-t-elle. S’agissant de l’économie algérienne qui n’arrive toujours pas à décoller malgré une embellie financière qui nous a permis d’engranger 1 000 milliards de dollars, Nora Ouali constate qu’on est dans « une crise générale et une dépendance de 99 % vis-à-vis des hydrocarbures ».
En ce qui concerne le pouvoir d’achat du citoyen qui est réduit par l’inflation, la députée progressiste l’impute, à juste raison, « à la planche à billets qui appauvrit le peuple » . « Ce n’est pas uns solution pour l’Algérie » a-t-elle tranché avant de relever que les projets structurants de l’Etat « ont été gelés et les investisseurs privés qui créent de l’emploi ont été bloqués pour des raisons politiques.»
Après un tel constat, la responsable du RCD propose une solution politique . « Elle a été rendue publique par Mohcine Belabbas, notre président sur la chaine « El Magharibia », puisqu’on ne nous laisse pas intervenir sur les chaines nationales, c’est le changement du système et non dans le système. », dit-elle en substance.
Pour sa part, Atmane Azzouz, député et secrétaire national aux Elus, a dénoncé les intimidations dont sont victimes les militants politiques et les citoyens. « On veut briser les repères de la société et casser ses ressorts. Nous avons une justice aux ordres qui n’inquiètent pas les corrupteurs et les corrompus mais les militants intègres. », dit-il dans son intervention.
Concernant le développement, Atmane Azzouz constate que « des infrastructures sont dans un état de dégradation avancé parce que l’Etat délaisse le citoyen et n’assume pas ses prérogatives » non sans ajouter que « le gouvernement n’a pas le souci de régler les problèmes des citoyens ». Au lieu de se soucier des problèmes des jeunes , « le ministère de l’intérieur les culpabilise et veut les punir de fuir la misère » a ajouté le responsable du RCD. Le député progressiste dénoncera également « le contrôle des leviers décisionnels par des patrons au niveau de l’Assemblée Populaire Nationale (APN) . « Plus de 70 députés sont membres du Forum des Chefs d’Entreprises (FCE) » a-t-il révélé. « Le souci de ces députés n’est pas de légiférer dans l’intérêt du citoyen mais leurs intérêts » a-t-il encore jouté.
Durant les débats, alors que de nombreux intervenants ont salué la constance et la justesse des positions du RCD en le distinguant des autres partis, les questions ont tourné autour des présidentielles d’avril prochain. Les députés progressistes ont insisté sur le fait que « depuis 1962, aucun président n’a été élu par le peuple, tous ont été désignés. »
La solution préconisée par le RCD a été rendue publique dernièrement par son président Mohcine Belabbas « il s’agit pour le pouvoir de s’asseoir à la table des négociations pour, en fait, négocier son départ » ont rappelé les députés progressistes.
Slimane Chabane