Par une longue tribune publiée sur les colonnes d’El Watan, qui s’apparente à un cours de sciences po, le chef de file du courant dit réformateurs, Mouloud Hamrouche,silencieux depuis 2014, nous revient avec des éclaircissements sur certaines notions qui, mal comprises, peuvent mener au désastre.
Mouloud Hamrouche ne laisse pas la moindre ombre de son possible engagement dans la course électorale à venir. Il préfère pour cela donner quelques alertes sur certains risques qu’encoure le pays si des confusions persistent dans les rouages de l’Etat.
Ainsi, Mouloud Hamrouche avise que « Tout pouvoir de secte, d’ombre ou d’influence non identifiée qui échappe à tout contrôle est une menace traîtresse contre l’État et ces trois fondements : la liberté, l’indépendance et la souveraineté ». Pour lui, dans un tel cas de figure, « même le recours à l’armée risque d’être inopérant ».
Pire encore, Mouloud Hamrouche déconseille vigoureusement l’implication de l’armée dans le débat politique. « Des expériences et des études, y compris dans de vieux pays structurés socialement et démocratiquement, où l’armée avait servi de base un temps pour gouverner, ont démontré que cela nuit à sa mission et à sa finalité ». « L’État, à l’instar de l’armée, ne peut, du fait de sa nature et de la nature de ses missions, de son rôle et de sa finalité, structurer la société», juge encore l’ex-premier ministre réformateur qui craint que l’engagement de l’armée dans la politique « (…) brouille ses rapports avec la société, menace ses articulations et son organisation, affaiblit sa cohésion et sa discipline. Bien plus, cela force ses composantes, particulièrement le corps des officiers, à adhérer à des idéologies et à devenir partie prenante des conflits internes ».
Pour Mouloud Hamrouche, la solution pour sortir le pays de la crise est dans «l’instauration d’une gouvernance fondée sur un exercice institutionnalisé des pouvoirs séparés, la garantie de l’existence des contre-pouvoirs, des contrôles et des voies de recours.. ».
Moussa T