Le camp du général-major à la retraite, Ali Ghediri, est déjà en déroute. Il vient d’enregistrer les premières désertions. Le candidat à la candidature, présenté par certains comme un sérieux prétendant à la présidence de la république, vient de perdre, en effet, un de ses lieutenants.
Il s’agit du directeur de communication, Hmida Ayachi. Dernier arrivé dans le staff du candidat, il est le premier à partir. En effet, le journaliste vient d’annoncer sa démission de son poste de directeur de la communication d’Ali Ghediri. « Je me retire aussi de sa campagne », affirme-t-il, dans une déclaration rendue publique, cet après-midi.
Hmida Ayachi ne s’est pas contenté de démission. Il charge aussi violemment le candidat, au lendemain de la diffusion par ce dernier d’une vidéo live sur Facebook dans laquelle le candidat s’engage à « libérer les pieds et les mains » des jeunes ayant bénéficié des crédits Ansej, Angem et Cnac.
« Ce message est médiocre. Il est le même que celui du pouvoir. Je ne peux pas cautionner ce travail d’amateur d’autant plus que je n’ai pas été informé de la diffusion de cette vidéo. C’est un scandale. Les partisans du candidat ont été choqués », lance-t-il.
Selon lui, Ali Ghediri s’est adressé, parfois, « aux médias sans me consulter ». « Je lui ai dit que je ne pouvais pas accepter cela, car tout sera mis sur mon compte plus tard », lance-t-il.
Ali Ghediri qui fait l’impasse sur son directeur de communication, suit à la lettre la dictée de l’autre membre trop présent de la permanence électorale : l’économiste Ferhat Aït Ali. Son annonce, via un live Facebook qui ne répond nullement au standards d’une intervention médiatique d’un présidentiable, d’effacer tout bonnement les dettes des bénéficiaires des lignes de crédit ANSEG, ANGEM et CNAC, est une idée de Ferhat Ait Ali. Ce dernier va plus loin dans un échange sur sa page Facebook. Il annonce, sans réserve et sans égard au candidat, que l’effacement de la dette « c’est sa décision propre ».
La sortie inappropriée en terme de standing et de contenu, à ce stade de la compétition politique, est la goutte qui aurait fait déborder le vase de Hmida Ayachi. Celui ci, en professionnel, voulait présenter une image qui reflète un charisme et un profil de présidentiable. Sous la pression de Ferhat Ait Ali et sans expérience politique, le Général Ali Ghediri, en levant les enchères sur la question des dettes de jeunes promoteurs, s’est coulé le costume d’un rabatteur de voix et promoteur d’un discours populiste sur une question secondaire. Un profil bas que voulait éviter Hmida Ayachi.
Massinissa Ikhlef