Coïncidant avec le 21 février, la Journée internationale de la langue maternelle a été célébrée, hier, en Algérie notamment avec l’organisation d’un séminaire à Alger à l’initiative du Haut-Commissariat à l’Amazighité ainsi que d’une série de manifestations à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou.
Le HCA qui a célébré par le passé cette journée n’a donc pas failli à la tradition, en organisant un séminaire au cours duquel le secrétaire général de cette instance, Si El Hachemi Assad, a déclaré que seul un « discours pacifique et paisible », fondé sur la « coexistence et à la lumière du plurilinguisme » pouvait permettre cette « réconciliation linguistique » tant espérée, loin de tout extrémisme, exclusion et atteinte aux symboles de l’unité nationale.
Au cours de cette rencontre, le secrétaire général du HCA a également mis en exergue « la nécessité de ne pas poser les questions de la langue maternelle et l’identité sous des habits politiques et idéologiques », pour ne pas attiser « les conflits linguistiques », ajoutant que « la langue maternelle représente l’existence, l’identité le patrimoine et la civilisation » et que « celui qui néglige sa langue et son écriture, abandonne ainsi les composantes essentielles de sa personnalité ».
De son côté, Mme Asma Moulay, représentante du ministère du Tourisme de l’Artisanat, notera que « le développement n’est pas possible en dehors des valeurs de notre civilisation, notamment la langue maternelle qui en est le principal véhicule ». L’intervenante fera savoir, par ailleurs que « les sociétés multiculturelles et multilinguistiques existent à travers leur langue qui transmet et préserve le savoir et les cultures traditionnelles d’une manière durable » d’où l’importance de « préserver les langues maternelles pour préserver le patrimoine intellectuel, culturel et civilisationnel ».
A Tizi Ouzou, l’événement n’est également pas passé inaperçu puisque la maison de la culture « Mouloud Mammeri » a abrité une rencontre avec, pour l’occasion, un programme très éclectique. Étrenné par le vernissage de l’exposition de travaux d’élèves des établissements scolaires participant à la célébration de cette journée, le programme s’est poursuivi par cet hommage appuyé rendu à la poétesse et écrivaine Djouhar Aït Mohamed, après quoi, des enfants ont pris place sur scène pour présenter à l’assistance un florilège de chants, de danses, de sketches, de déclamations poétiques, de pièces de théâtre….etc
La bibliothèque principale de lecture publique de la ville des genêts a, elle aussi, célébré cet événement en abritant dans la matinée un atelier d’écriture en langue amazighe et en accueillant dans l’après-midi l’écrivaine Lynda Chouiten qui a animé une rencontre littéraire.
Pour rappel, c’est en novembre 1999 qu’a été proclamée par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), le 21 février, Journée internationale de la langue maternelle. Cette date a été choisie en « hommage aux étudiants tués par la police à Dacca (aujourd’hui la capitale du Bangladesh) alors qu’ils manifestaient pour que leur langue maternelle, le bengali, soit déclarée deuxième langue nationale du Pakistan de l’époque ».
Depuis 2000, cette date est célébrée de par le monde pour « promouvoir la diversité linguistique et culturelle ainsi que le multilinguisme ».
Selon l’Unesco « toutes les deux semaines, une langue disparaît, emportant avec elle tout un patrimoine culturel et intellectuel », d’où l’importance de sauvegarder les langues maternelles qui constituent le socle identitaire des peuples.
Kahina A.