Le RCD accuse le pouvoir de spolier l’opposition et met en garde contre la relance des alternances claniques
L’insurrection et l’élan de dignité et de solidarité que prodigue la jeunesse Algérienne et les dépassements formels des procédures exigées par le conseil constitutionnel, enregistrés lors des dépôts de candidatures ont fait réagir, encore une fois, le RCD. Il s’insurge contre l’avilissement des institutions de l’État, accuse le pouvoir de commettre un hold-up politique et appelle les forces vives de la nation à offrir une issue à la hauteur des aspirations populaires exprimées.
« L’opération de dépôt des dossiers de candidatures à l’élection du 18 avril a fini d’avilir l’ensemble des institutions officielles », constate le RCD dans une déclaration rendue publique ce lundi 04 mars.
« Le viol de la constitution perpétré par la candidature illégale du chef de l’État est doublé d’un dépassement des procédures formelles exigées par le conseil constitutionnel. Un général à la retraite délègue sa signature à son « coordonnateur » de campagne ouvrant la voie à un candidat officiel impotent et hospitalisé à l’étranger depuis une semaine. Un hurluberlu, mystificateur de la jeunesse, délègue son homonyme pour déposer des signatures collectées sur son nom« , relève le parti de Mohcine Belabbas qui considère tout cela comme « un mépris et une humiliation » « qu’aucun peuple, aucun groupe social, aucune personne ne peut accepter de supporter ».
Revenant sur le contenu de la lettre lue par le directeur de campagne de Bouteflika, le RCD accuse le pouvoir « de spolier l’opposition de son projet pour mieux le pervertir ». Et ceci « résonne comme une insulte de plus, une insulte de trop à l’intelligence collective du peuple algérien ».
Le RCD doute fort, au demeurant, qu’un homme noyé jusqu’aux cou dans les coups bas puisse se transformer au crépuscule de sa vie en homme des bonnes causes. « Qui peut croire qu’un homme dont l’action politique se confond avec la longue liste des coups de force, des reniements et des intrigues qui ont mutilé la nation peut se transformer en son contraire pour réaliser – maintenant que les forces l’ont abandonné et que les caisses sont vides – ce qu’il a scrupuleusement et méthodiquement combattu sa vie durant« , s’interroge-t-il.
Relevant la perte de contact avec la réalité et la morale qui caractérise tous les pouvoirs tyranniques, le RCD met en garde contre le système Algérien, autiste, qui « spécule sur l’essoufflement d’une dynamique citoyenne inédite, qui exige une rupture complète et radicale, et manœuvre pour tenter de se survivre à travers la relance d’alternances claniques qui lui ont permis de traverser les turbulences engendrées par ses échecs et de passer outre les opportunités offertes par des conjonctures nationales, régionales et internationales favorables ».
Le RCD appelle, en cette heure critique, grave mais pleine d’espoir, « l’ensemble des forces politiques et sociales conscientes des enjeux et soucieuses d’offrir au pays les issues qui redonnent au peuple le libre choix de son destin« . « Il s’agit de nous hisser au-delà des affiliations claniques, des tentations de carrières et des calculs opportunistes pour être à la mesure de l’extraordinaire élan de dignité et de témoignage de solidarité que nous prodigue notre jeunesse », explique le RCD qui considère que « la mobilisation exemplaire qui s’est exprimée dans toutes les villes et villages de notre pays… exige l’écriture d’une nouvelle ère ».
Moussa T