Le candidat à la candidature, le général Ali Ghediri, est déserté par tout le monde. En plus de son staff constitué dès l’annonce de sa candidature, le général-major à la retraite perd aussi ses soutiens. En effet, après Hmida Ayachi, Mohkrane Aït Larbi et Louisette Ighil Ahriz, l’homme perd aussi la confiance du général à la retraite Hocine Benhadid.
« J’ai assisté à sa conférence (conférence de Ali Ghediri ndlr) de presse au Forum du quotidien Liberté et je peux vous dire que je ne partage ni ses convictions ni son programme. Je ne soutiens personne », lance-t-il dans une interview accordée à El Watan week-end.
Hocine Benhadid se démarque ainsi définitivement d’Ali Ghediri qui maintient son engagement dans la course à la présidentielle. Le Général Benhadid vient d’ailleurs de marquer sa présence devant la Grande Poste, à Alger Centre, pour prendre part à la grande manifestation d’aujourd’hui contre le 5ème mandat et pour le départ du régime.
Outre sa position concernant Ali Ghediri, Hocine Benhadid appelle aussi à l’application de l’article 102 de la Constitution en déclarant « la vacance du poste du président ». Ensuite, suggère-t-il, il faut aller à l’installation d’« un comité de sages » pour gérer la transition. Ce dernier, dit-t-il, doit être « composé d’Ali Yahia Abdennour, Ahmed Taleb Ibrahimi et Boualem Benhamouda ».
« Les trois sages auront des conseillers comme Mustapha Bouchachi, Fodil Boumala et Chafik Mesbah. Le comité sera coordonné par Lounes Oukaci. Ce comité de sages doit être installé par le président du Sénat Abdelkader Bensalah. Il aura pour mission de nommer un gouvernement provisoire (….) et préparer les élections (présidentielles) », indique-t-il.
Donnant sa lecture de la nature du régime du président Bouteflika, Hocine Benhadid affirme que les premiers bénéficiaires de l’absence physique du chef de l’Etat sont, son frère-conseiller, Saïd Bouteflika et le chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah, en poste depuis 2004.
« Le principal bénéficiaire c’est son frère Saïd. Même s’il a commencé bien avant à s’intéresser au pouvoir, il a réussi à s’imposer en profitant de l’état de santé compliqué de Bouteflika en 2005. Gaïd Salah, en place depuis 2004, en a fait de même. Depuis, ce sont ces deux hommes qui gèrent le pays. Gaïd a consolidé les positions de Saïd. Ce dernier a fait pareil et c’est ainsi qu’il est devenu le patron de la présidence », explique-t-il.
Selon lui, tout le monde obéit à Saïd Bouteflika, y compris Gaïd Salah. « Saïd a continué jusqu’à modifier la Constitution de 2008 pour permettre à son frère de briguer un 3e mandat, puis un 4e. C’est lui le principal ordonnateur et c’est lui qui commande ces Apaches dont les oligarques, comme les qualifie Louisa Hanoun. Je cite ici Ali Haddad, Tahkout, Kouninef et d’autres », affirme-t-il.
Massinissa Ikhlef