Mouloud Lounaouci a animé, la veillée du mercredi au jeudi vers 22 h, une conférence au niveau du village de Raffour, dans la commune de M’Chedallah, une cinquantaine de kilomètres à l’est de la ville de Bouira.
L’ancien détenu d’avril 80 a dévoilé son approche, en termes d’analyse, de la situation actuelle de pays. En premier lieu, il a décortiqué, avec force détails, les concepts en vogue remettant les pendules populaires à l’heure de la révolution.
Pour le docteur Lounaouci, « on n’est pas dans une révolution mais dans un processus révolutionnaire » ajoutant qu’une révolution digne de ce nom « doit avoir une élite, un projet de société et un pouvoir d’agir. »
Au sujet des tentatives de briser le mouvement citoyen du 22 février et de diviser le peuple algérien, il a fait appel à la vigilance et à la méfiance vis-à-vis de certaines personnes dont les populistes et les opportunistes qui « veulent accaparer de la volonté populaire et polluer ses revendications. »
Dans la deuxième partie de son intervention, il a exposé les origines du soulèvement actuel en faisant référence aux luttes précédentes dont le mouvement berbère de 1980 qui portait les mêmes revendications que celles d’aujourd’hui, « juste avec une longueur d’avance en matière de conscience politique. » Les sujets tabous étaient discutés dans l’apaisement et la sagesse citoyenne.
Le conférencier, hôte du village de Raffour, a également insisté sur la nécessité d’amorcer des débats dans les quatre coins de l’Algérie sur des sujets d’actualités qui préoccupent les algériens. Il cite, à titre d’exemple, la question identitaire, les libertés individuelles, l’égalité homme femme et la libération de la religion du champ politique.
« La transition démocratique est une évidence, il faut des préalables démocratiques non négociables avant d’entamer la rédaction de la constitution » a-t-il précisé.
A la fin, il a rappelé que la constitution doit définir le système de gouvernance. « Nous avions une constitution qui a enfanté d’un régime hyper-présidentiel avec des prérogatives illimités pour le président. Cela a donné un système autoritariste où le Président nomme tout le monde, dégomme tout le monde à sa guise » A-t-il ajouté.
Il s’est étalé sur le projet de l’état unitaire-régionalisé comme une sortie de crise pour l’Algérie et l’Afrique de nord.
Slimane Chabane