Le moudjahid et commandant de la wilaya IV historique, Lakhdar Bouregaa, jeté à nouveau en prison. Il est placé, aujourd’hui, en détention préventive par le juge d’instruction près le tribunal de Bir Mourad Rais.
Interpellé, samedi 29 juin par des agents des services de renseignement, Lakhdar Bouregaa, l’un des fondateurs du front des forces socialistes (FFS) et opposant du régime, est accusé « d’atteinte au moral des troupes » et « d’outrage à corps constitué ».
C’est ce qu’a annoncé la télévision publique (ENTV) en début d’après-midi. En effet, après une nuit passée dans les locaux des services (on ne sait où exactement), Lakhdar Bouregaa a été présenté, ce matin, devant le tribunal.
Le pouvoir a franchi ainsi toutes les limites. Il vient d’emprisonner, comme il l’avait fait au lendemain de l’indépendance avec tous les chefs de la révolution qui se sont opposés au régime, un symbole de la lutte de libération et du militantisme pour une Algérie démocratique respectueuse des libertés.
La décision du juge près le tribunal de Bir Mourad Rais est tombée tel un couperet sur la tête des Algériens qui ne s’attendaient pas à un « tel outrage au symbole de la révolution ». L’indignation est totale.
Son arrestation a suscité aussi les mêmes réactions chez les internautes. Un autre détenu d’opinion s’ajoute à la liste longue des personnes emprisonnées pour le même motif, depuis quelques semaines, dont la secrétaire générale du parti des travailleurs (PT) Louisa Hanoune, les généraux à la retraite, Hocine Benhadid et Ali Ghediri, ainsi que des personnes ayant brandi des emblèmes Amazighs dans les marches.
Massinissa Ikhlef