Le port du drapeau Amazigh n’est ni un crime, ni un délit. Le juge près le tribunal d’Annaba vient de le confirmer. Contrairement à ses collègues de Chlef et de Jijel qui ont condamné trois personnes à la prison avec sursis et les procureurs de la république, dont celui officiant au tribunal d’Annaba qui a requis la peine maximale, ce juge a refusé de condamner un manifestant sans qu’il y ait aucun texte de loi.
En effet, ce juge, qui vient de braver toutes les pressions exercées sur ce corps depuis la décision du vice-ministre de la Défense, Gaïd Salah, d’interdire le port du drapeau Amazigh dans les marches, a acquitté le jeune Nadir Fetissi.
Il a aussi ordonné la restitution de ses deux emblèmes Amazigh confisqués par les agents de la police. C’est ce qu’a annoncé l’avocat, Me Kouceila Zerguine, sur sa page Facebook. Pour rappel, le procureur de la République, près le tribunal d’Annaba qui manifestait portant pour l’indépendance de la justice au début du mouvement populaire, avait requis 10 de prison ferme et 1 million de DA d’amende contre ce jeune manifestant innocent. Ce procureur, dont le nom a été rendu public a d’ailleurs suscité de vives critiques sur les réseaux sociaux.
La nouvelle de l’acquittement de Nadir Fetissi a fait vite le tour des réseaux sociaux. Les internautes ont applaudi cette décision et salué le courage de ce juge qui a fait honneur à son métier.
La nouvelle a été saisie aussi par le coordinateur de la coordination de la commission de dialogue et de la médiation, Karim Younes, qui s’est précipité de l’annoncer en pleine conférence de presse. «Nadir Fetissi fêtera l’Aïd el-Adha avec sa famille », déclare Karim Younes.
Massinissa Ikhlef