Désormais, Béjaia ne décolère pas et passe à une vitesse de croisière, en multipliant les actions de protestation, après l’annonce des présidentielles pour le 12 Décembre 2019.
En plus de la marche habituelle du mardi organisée par la communauté universitaire et qui a drainé, aujourd’hui, une foule digne de celle des premiers vendredis de la révolution en marche, plusieurs actions s’étalent sur la longueur de cette semaine.
Hier soir, c’était une marche nocturne qui a été improvisée par plusieurs acteurs de la société civile. Une action qui a drainé des milliers de citoyens qui ont réaffirmé leur rejet des élections présidentielles et qui ont tenu à dénoncer la vague d’arrestations arbitraires qui touche les activistes les plus en vue de la contestation populaire.
De son coté, le collectif Tilelli pour la défense et la sauvegarde des libertés a accéléré la cadence de ses actions menées pour la libération des détenus d’opinion. Ses membres animent un rassemblement presque chaque fin de journée, au niveau de la placette Said Mekbel.
Le très actif collectif des enseignants et ATS de l’université de Béjaia ne se contente plus de la marche du mardi. Il a appelé les enseignants à une assemblée générale pour le mercredi 18 septembre au campus Targa Ouzemmour pour « décider des actions à mener en réponse aux dernières décisions du système. »
L’ordre régional des avocats de Béjaia, qui a brillé par son accompagnement de la révolution citoyenne en général et de la cause des détenus d’opinion en particulier, a appelé, dans une déclaration rendue publique, à une grève générale au niveau du tribunal de la ville, suivie d’une marche, pour ce jeudi 19 septembre 2019.
La contestation commence à faire tache d’huile en dehors de la ville, et sa propagation dans les chefs lieux des daïras est devenue une réalité. Après plusieurs marches organisées à Ouzellaguen, c’est au tour du collectif des associations de la commune de Seddouk d’appeler à une grève générale et une marche au niveau du chef lieu de la daïra pour ce mercredi 18 septembre. Dans un appel aux citoyens, ce collectif exige la libération immédiate des détenus de Seddouk, à savoir Medjani Kheirddine, Bibi Makhlouf et Tigrine wafi.
Avec toutes ces actions qui s’amplifient de plus en plus, Béjaia confirme son statut de ville à l’avant-garde du mouvement du 22 février.
Moussa Nait Amara