La paisible petite ville de Chemini sur les hauteurs de Béjaia a tenu à rendre hommage aux détenus d’opinion, particulièrement à l’enfant de cette commune le militant Bachir Arhab, arbitrairement arrêté à Alger, le vendredi 13 septembre. Le départ de cette grandiose action était à 10H du matin au niveau de la stèle Massinissa.
La présence de la mère de Bachir, émue jusqu’aux larmes, était des plus remarquables. Elle n’a pas hésité de saluer la solidarité des citoyens autour d’elle et de toute sa famille.
Les marcheurs ont scandé des slogans hostiles au régime, tout au long de la marche. Ils ont énergiquement dénoncé la justice du téléphone et les prises d’otages des citoyens qui ne font qu’exercer leur droit à manifester, garanti par la constitution.
Des personnalités politiques et des représentants de la société civile ont pris part à cette extraordinaire mobilisation citoyenne. On pouvait remarquer parmi la foule, le très actif député et membre de la direction nationale du RCD Atmane Mazouz, le président du bureau régional du RCD Mohamed Labdouci et le maire de Chemini Madjid Ouddak.
Lors des prises de parole au niveau du rond point du 19 mai 1981, le député Mazouz a donné un témoignage accablant sur la manière dont le détenu Bachir Arhab et ses camarades ont été kidnappés sur un trottoir à Alger centre. Il a rappelé la diabolique manière avec laquelle la police leur a fabriqué des chefs d’accusation, pendant la soirée du vendredi 13 septembre. Un témoignage qui venait d’un député qui n’a jamais cessé d’accompagner, dans les commissariats, les nombreux militants interpellés lors des marches de vendredi à Alger.
Les manifestants se sont dispersés dans le calme tout en insistant sur la nécessité d’un processus constituant plus que nécessaire pour la construction d’un Etat de droit qui garantira l’indépendance de la justice.
Moussa Nait Amara