A une journée d’intervalle du procès de Sidi M’hamed qui a condamné injustement 22 jeunes à un an de prison pour port de drapeau amazigh, le tribunal de Bab El Oued a émis des non-lieu en faveur de cinq jeunes poursuivis pour le même chef d’inculpation. Deux lectures d’un même texte juridique faites par deux juridictions que séparent un pâté de maisons de style haussmannien.
Alors que le tribunal de Sidi M’hamed durcit la règle contre ses justiciables, celui de Bab El Oued lâche la corde de l’arbitraire et fait parler la loi. Et rien que la loi. Ce faisant, les tenants du pouvoir politique qui prennent en laisse le pouvoir judiciaire veulent émettre le signal que la juridiction de Sidi M’hamed est un poste avancé des militaires où seul le désir du chef d’état major y fait office de loi et que les détenus qu’on y présente sont des otages. ça ne répond évidemment à aucune logique à part celle du délire.
Chabane Bouali