L’emblème Amazigh refait son apparition dans les marches d’Alger. Hier vendredi, à l’occasion de la 37e marche du mouvement populaire, les manifestants ont défié le chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah, en brandissant fièrement ce drapeau.
A la grande poste, à la place Audin, à la rue Didouche et à la rue Hassiba, l’emblème Amazigh a flotté au milieu des foules compactes des manifestants et sous les regards des policiers.
D’habitude prompts à intervenir pour arrêter ceux qui le brandissent, les agents de la police étaient, cette fois-ci, impuissantes. Ils ne pouvaient pas se rapprocher de la foule qui scandait « imazighen ! », « casbah Bab El Oued, imazighen ! » et « imazighen, wa Gaid Salah Dez M3ahoum ».
Les manifestants ont ainsi bravé l’interdit imposé par le premier militaire du pays qui avait insisté, dans son discours de mercredi dernier, sur l’interdiction illégal du port de l’emblème Amazigh en inventant un délit imaginaire « d’atteinte à l’emblème national ».
Certes les policiers ont interpellé certains porteurs de cet emblème et ont procédé à des fouilles systématiques des personnes portant des sacs, mais ils n’ont pas pu empêcher tous les protestataires de l’exhiber et de manifester avec. Une autre défaite pour Gaïd Salah.
Massinissa Ikhlef