Après plus de huit mois d’emprisonnement, le premier exportateur du pays hors hydrocarbures, Issad Rebrab est libre. La juge en charge du dossier l’a condamné tard dans la nuit, et à l’issue d’un procès qui a duré toute la journée d’hier et une bonne partie de la nuit, à 18 mois de prison dont 6 ferme et une amende de 1,3 milliards de dinars. La plus grosse fortune du pays ayant consommé largement les six mois ferme dans la sinistre prison d’El Harrach recouvre de facto sa liberté.
Lors du réquisitoire du parquet, le procureur avait requis 01 an de prison ferme à l’encontre du PDGdu groupe Cevital et une amende de 02 fois la valeur du montant « surfacturé », ainsi que des amendes de 04 fois la valeur du montant « surfacturé » pour la société EvCon Industry et la Housing Bank, banque domiciliataire du dossier.

Aussitôt le verdict tombé, certains juristes ont affirmé que Issad Rebrab devait être innocenté en vue du la nullité des griefs retenus contre lui et magistralement démontés par les experts et les témoins à décharge. La justice a préféré aller dans le sens de la couverture judiciaire du trésor public. Le prononcé de l’innocence aurait exposé la partie civile à un procès de dommages et intérêts pour détention provisoire abusive de huit mois de l’une des plus grandes fortunes du pays. Le dédommagement serait très couteux pour un trésor public déjà en grand déséquilibre financier.
Nadia Mehir