Honnêteté débordante, engagement sans faille, rigueur dans le militantisme, lucidité et pertinence dans l’analyse politique, voila ce que je retiens du regretté Djilali Saïd El Hadj, sans exagération aucune.
Un homme dont le sourire ne quittait jamais le visage et dont les chansons de Cherif Kheddam et de Ferhat étaient toujours au bout des lèvres.
Djillali Said El Hadj était l’exemple type du militant de la cause Amazighe. C’est au lycée BEN BOULAID de Ain El Hammam qu’il s’était révélé au printemps Amazigh de 1980 en devenant l’un des leaders qui ont organisé la grève et les marches dans la ville et les villages environnants. Infatigable, il abandonna, depuis, ses études pour se consacrer à l’idéal identitaire, linguistique et culturel Amazigh pour redonner dignité aux siens et à l’Algérie.
Il sillonnait la Kabylie des années durant et il était présent à chaque marche, animation culturelle et politique avant de jeter un pont avec les Aurès où il était très apprécié par les militants de la mouvance culturelle Berbère locale. Il s’attelait à renforcer les liens entre les deux régions dans l’intérêt bien compris de notre cause commune.
Le 04 Avril 1993, il était membre fondateur de la coordination nationale du MCB dont il fut l’un des piliers.
Il était là à organiser la marche du 17 Janvier 1994 à TIZI OUZOU et a exprimé toute sa joie devant la proclamation faisant de Tamazight, symboliquement, une langue NATIONALE et OFFICIELLE en Algérie, avant de devenir membre du conseil national de la coordination à partir du 27 Janvier 1994.
En militant actif, il contribua grandement à la réussite de la grève du cartable en Kabylie du 15 au 22 Avril de la même année.
Il participa à la création du Rassemblement national du MCB le 04 Avril 1995.
« Tu avais été choisi pour conduire la délégation du 1er congrès mondial Amazigh qui devait se tenir en Août 1997 à Tafira aux îles Canaries. Mais ta disparition tragique, quelques mois avant, a privé ce congrès d’un de ses militants, parmi les plus sincères et les plus intelligents. Tu aurais été le meilleur ambassadeur de la cause. Ton intelligence très fine des relations humaines faisait de toi un excellent diplomate. Je peux en attester t’ayant vu à l’œuvre dans des situations extrêmement délicates », témoigne Mme Rahma Samiha une autre grande militante qui a beaucoup côtoyé Djilali.
Djilali Said EL Hadj disparut tragiquement à l’âge de 38 ans dans un accident de la circulation le 8 juin 1997 à Bordj Ménaiel.
Il repose depuis au cimetière de son village natal Agwni N Teslent ( Ain El Hammam ) où son nom brillera à jamais de tous ses feux et rayonnera dans les cœurs Amazighs pour l’éternité.
Moussa Nait Amara