Après dix jours de grève de la faim : les détenus Tadjadit, Ben Rahmani et Khimoud transférés à l’hôpital
L’état de santé des trois détenus d’opinion en détention provisoire, Mohamed Tadjadit, Abdelhak Ben Rahmani et Noureddine Khimoud, s’est gravement détérioré. En grève de la faim depuis dix jours, ils ont été évacués, aujourd’hui, à l’hôpital Mustapha Bacha d’Alger pour des soins.
C’est ce qu’ont annoncé des avocats et des proches de ces trois détenus du Hirak qui contestent leur maintien en détention provisoire depuis des mois. Selon Me Kacimi, membre du collectif de défense, leurs état de santé des détenus est critique.
« Je leur ai rendu visite aujourd’hui, ils étaient en tenue de sortie et ils étaient très affaiblis », indique-t-il, précisant qu’il les a aperçus alors qu’ils étaient en train d’être transféré à l’hôpital, « probablement celui de Mustapha Bacha».
Les trois détenus, rappelons-le, ont décidé d’entrer en grève de la faim depuis le 27 décembre dernier. Cette décision a été prise suit la prorogation par le tribunal de Bab El Oued de leur détention provisoire pour quatre mois supplémentaire. Ils dénoncent, selon leur famille, « leur détention arbitraire ». Pour rappel, Mohamed Tadjadit et Nourredine Khimoud ont été arrêtés à la fin du mois d’août dernier.
Ils avaient entamé une première grève de la faim à partir du 28 août, avant de suspendre leur action dix jours plus tard.
Ils sont accusés «d’incitation à attroupement non armé » et « publications pouvant porter atteinte à l’unité nationale ».
Qualifié de poète du Hirak, Mohamed Tadjadit avait participé, le 21 août dernier à un rassemblement organisé à la Casbah d’Alger. Il est à sa deuxième détention après celle de 2019.
A l’époque le jeune poète a été maintenu en détention provisoire pendant plusieurs semaines avant d’être condamné, en décembre 2019, à 18 mois de prison ferme pour « atteinte à l’intérêt national ».
Il est sorti de prison au début du mois de janvier à la faveur d’une vague de libération de plus de 70 personnes incarcérées dans le cadre du « Hirak ».
Massinissa Ikhlef