Le collectif RAJ fait sa propre lecture de la marche grandiose du 16 février à Kherrata, rendue publique via un communiqué diffusé ce samedi sur son réseau social.
Pour cet acteur de la société civile, « la marche populaire et nationale tenue ce 16 février à Kherata à l’occasion du 2ème anniversaire du mouvement populaire « Hirak » reflète à la fois l’engagement, la détermination et l’endurance des algériens-es à poursuivre leur marche vers la liberté, la démocratie et instaurer un État de droit, d’un autre côté, il reflète l’absence de volonté politique chez le pouvoir et l’échec de son agenda”.
RAJ estime que “ deux ans après, les raisons du soulèvement populaire à partir du février 2019 sont toujours d’actualités, la crise politique est toujours pendante avec un pouvoir politique à la traine, renfermé sur lui et décidé à aller au bout de sa logique suicidaire et autoritaire après avoir imposé une élection présidentielle et le référendum populaire boudés en masse par les algériens.es.
Un constat des plus alarmants, le tableau est plus que sombre, les droits fondamentaux et les libertés sont violés et bafoués, l’espace public fermé, les champs politiques et médiatiques verrouillés”.
Le collectif à la pointe du combat pour les libertés souligne que “ des cas de maltraitance, de violences contre les détenus ne cessent d’être dénoncés, le cas de Walid Nekkiche dénonçant en audience la torture et l’abus sexuel dont est victime lors de son interrogatoire sont révélateur de la déliquescence de l’Etat”.
Tout en se réjouissant de la libération des détenus d’opinion dont il salue la mobilisation et la solidarité populaire ainsi que le collectif d’avocats-es qui ont défendu avec force les détenus d’opinion incarcérés, RAJ appelle à l’arrêt immédiat de l’harcèlement policier et toutes les poursuites judiciaires à l’encontre des activistes et des militants.es.
“ L’organisation des élections dans le contexte actuel marqué par la fermeture du champs politique et médiatique et de l’espace public n’est pas une solution, au contraire il va aggraver la crise déjà profonde et multidimensionnelle. La priorité est de réhabiliter le politique en garantissant aux algériens-es leur droits démocratiques à la liberté d’organisation, d’expression et de rassemblement”, estime le collectif avant d’interpeller le pouvoir sur la gravité de la situation que traverse le pays et sur l’urgence de mettre fin à son entêtement, à l’approche sécuritaire en amorçant un véritable processus démocratique de changement Pacifique du régime avec la participation de toutes les forces vive de la société.
Il appelle les algériens.es “ à une large mobilisation citoyenne et pacifique et toutes les dynamiques, les forces vives et autonomes de la société, partis politiques, syndicats, associations, collectifs et militants.es, à unir leurs forces et créer les jonctions nécessaires pour donner un nouveau souffle à la dynamique populaire et inscrire la contestation pacifique dans la durée pour un rapport de force en faveur de la société autour d’une feuille de route consensuelle de sortie de crise, portée par la société”.
Nadia Mehir